Publié le 23 Jan 2012 - 18:07
TENSIONS POLITIQUES AU SÉNÉGAL

Sarkozy briefe Obama et Merkel

Le Président français « Nicolas Sarkozy s'est entretenu par téléphone avec le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel à propos du Sénégal », c'est la Lettre du Continent, publication confidentielle consacrée à l'Afrique, qui donne l'information.

 

La Lettre, fondée par Antoine Glazer de s'interroger sur les motivations de ce coup de fil téléphonique, en se demandant si ce n'est pas « pour adopter une position commune en cas de crise postélectorale », au Sénégal. En tout état de cause, « En privé, le chef de l'Etat français multiplie les critiques envers son homologue sénégalais », écrit le même journal. Qui ajoute que que Paris est « inquiète des éventuels débordements de la présidentielle qui se tiendra en février ». Première conséquence de cet état d'esprit, « la France met ses effectifs en état d'alerte ».

 

En effet, « Sarkozy a donné des instructions pour que les Eléments français au Sénégal (EFS), qui ont pris en juillet la suite des Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), se tiennent prêtes à intervenir afin d'assurer, si nécessaire, la sécurité des ressortissants français ». Si les informations de la Lettre du Continent, publication réputée crédible se confirment, il s'agirait là, à coup sûr, d'un changement dans la stratégie diplomatique de Paris.

 

Car, même si l'ambassadeur de France au Sénégal, le très effacé Nicolas Normand clame tout haut la position de neutralité de la France, le pays de Marianne a, depuis le limogeage de Jean-Christophe Rufin, affiché une prudence sur la question sénégalaise. Ce qui explique d'ailleurs le fait que la France préfère « sous-traiter » ses gros dossiers avec les États-Unis, qui n'a pas de passé colonial avec le Sénégal et qui ne peut pas être taxé de racisme du fait que c'est un métis, Barack Obama, qui dirige ce pays.

 

Mais depuis quelque temps, Nicolas Sarkozy se montre de plus en plus agacé par le Président Wade, même si Dakar donne de plus en plus de gages, par rapport aux intérêts français. C'est d'ailleurs cet agacement qui explique qu'au beau milieu de la pluie de correspondances venant de partout à travers le monde, et dont a déjà fait état votre quotidien EnQuête, Nicolas Sarkozy ait refusé de décrocher le téléphone, malgré le fait que son « ami » Wade ait vraiment insisté sur la ligne.

 

 

 

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