Publié le 3 Jun 2020 - 15:55
TENTATIVE D’ASSASSINAT

Un septuagénaire tente de tuer son amie, son avocat plaide la folie 

 

Âgé de 75 ans, Mouhamed Ndiaye a comparu, hier, devant la chambre criminelle, pour avoir essayé de mettre fin aux jours de Ndèye Ngoné Diallo. Il a évoqué un maraboutage.

 

Courant 2016, les éléments de la brigade territoriale de la Foire avaient reçu un appel de Ndèye Ngoné Diallo leur informant qu’elle venait d’échapper à la mort et que son agresseur Mouhamed Ndiaye était encore chez lui, maitrisé par son fils. Une fois sur les lieux, les gendarmes l’ont cueilli et emmené au poste où il a reconnu les faits.

En fait, le sieur Ndiaye a avoué avoir bel et bien eu l’intention d’assassiner son amie, parce que, la veille, il avait fait un rêve où il la tuait, pour ensuite se suicider. Il devait coûte que coûte mettre ledit rêve à exécution. Pis, devant le juge d’instruction, il avait soutenu n’avoir trouvé d’autre moyen pour remercier Ndèye Ngoné, qui faisait tout pour lui, que de mettre fin à ses jours.

Hier, devant la chambre criminelle, l’accusé a, aux premiers abords, tenté de nier les faits, prétextant que la partie civile a juste eu le sentiment qu’il lui voulait du mal et a appelé les gendarmes par crainte. ‘’Elle a pensé que je comptais la tuer, alors que ce n’était pas mon intention’’, a-t-il déclaré. Avant de confesser : ‘’Ce jour-là, j’ai quitté ma maison pour me rendre chez elle. J’ai trouvé son fils devant la porte et demandé après sa maman. Il m’a dit qu’elle était au premier. Je lui ai dit de l’appeler, parce que j’ai l’intention de la tuer. Sur ces entrefaites, je l’ai aperçue et je suis furtivement entré dans la maison pour prendre un couteau dans la cuisine. Son fils m’a empêché de la tuer et elle a averti les forces de l’ordre.’’

Le représentant du parquet, stupéfait, lui a demandé s’il prenait de l’alcool ou toute autre forme de drogue. L’accusé a répondu par la négative et laissé entendre qu’il a eu une altercation avec un Peul pour un problème de terrain. Son antagoniste lui a jeté un sort et sommé de venir, tous les trois mois, à Ndoffane, s’il tenait vraiment à sa vie. Il a ajouté qu’il y allait jusqu’au moment où il ne pouvait plus se permettre ces déplacements. Ainsi, il pense que c’est ce sort qui l’a poussé à agir de la sorte contre son amie.

Le parquet a fini par requérir une expertise médicale, alors que Me Abdou Aziz Djigo, son conseil, a plaidé que ceci aurait dû être fait depuis son passage devant le juge d’instruction. L’avocat a demandé à la chambre de disqualifier les faits en violence et voie de fait.

L’affaire est mise en délibéré et le jugement sera rendu le 16 juin prochain.

Fama Tall

 

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