Publié le 1 Aug 2012 - 12:08
TERRAINS AUX ALENTOURS DE L'AÉROPORT

L'Etat arrache 8 hectares

 

 

Macky Sall l'avait annoncé avant même sa victoire, la procédure est maintenant bien engagée. Selon des sources dignes de foi, les services de l'Etat ont engagé une procédure d'expropriation portant sur 400 baux octroyés sous le régime de Wade. Selon nos sources, cette opération concerne surtout des baux signés durant la dernière année du pouvoir libéral. D'anciens ministres, magistrats, de hauts fonctionnaires de l'Etat, marabouts et même des ministres siégeant dans l'actuel gouvernement ont bénéficié de ces largesses, pour le moins suspectes. Le périmètre concerné se trouve dans la zone contiguë à l'aéroport, surtout autour du mur ceinture la piste d'atterrissage. Ce sont des raisons de sécurité qui sont avancées, la zone étant devenue « une vraie jungle immobilière », selon les termes d'un responsable de l'aéronautique.

 

L'aéroport de Dakar va continuer à exister

Si l'Etat a pris cette option, c'est parce qu'il a proprement enterré le projet de la fameuse Cité des affaires qui devait naître des cendres de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. La spéculation notée découlait aussi, comme l'avait révélé EnQuête, de la cession de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar à Daport S.A., filiale de la société allemande Fraport, qui devait donc supplanter l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) dans la gestion dudit aéroport. Un liquidateur avait même été choisi avec pour mission de »réaliser les actifs et d’apurer le passif de l’Agence », selon les termes d'un décret pris par Wade à cet effet. La liquidation devait porter sur des « biens mobiliers et immobiliers de l’Agence dissoute...». Et le décret de Wade stipulait en même temps que ces biens (issus de la liquidation, « peuvent être affectés, par décret, à titre gracieux ou onéreux à toute entité ou personne morale de droit public investie de tout ou partie des missions dévolues précédemment à l’Agence dissoute ». Ou encore « vendus à quiconque, en cas de nécessité absolue, la vente est exécutée aux enchères publiques ». Ce qui ouvrait donc une porte à la spéculation foncière.

 

C'est tout ce schéma qui est tombé à l'eau, avec des effets collatéraux pour les bénéficiaires des baux, l'Etat ayant décidé de garder intact l'aéroport Léopold Sédar Senghor qui va donc continuer à exister, contrairement aux vœux des Wade. Le pouvoir aurait semble-t-il requis l'avis technique de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et en Madagascar (Asecna), pour délimiter le périmètre de sécurité nécessaire. Cette agence avait cependant fermé les yeux, sur les opérations initiées par l'ancien régime, sans doute pour éviter un autre bras de fer, après celui engagé sous le ministère de Farba Senghor.

 

 

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