Pathétique. Émouvant. Triste. Les qualificatifs ne manquent pas pour caractériser l’atmosphère qui a prévalu hier à Pallène, au domicile du khalife général des Baye Fall. L’ambiance était lourde. Les cœurs emplis  d’amertume. La famille de Serigne Modou Ablaye Fall Ndar s’est déplacée en catastrophe pour présenter ses ‘’plates excuses’’, suite à la sortie très musclée de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, bras droit du khalife général des mourides. Leur porte-parole, genoux à terre devant Serigne Cheikh Dieumb Fall, implore le pardon avec des trémolos dans la voix : ‘’A la disparition du marabout, nous étions perdus. Nous avions perdu toutes nos facultés. 

C’est pourquoi ce qui est arrivé est arrivé. Nous n’avons jamais souhaité défié l’autorité du khalife général des mourides que nous respectons. ‘ñu ngi jégëlu’ (on demande pardon). Nous tous préférons donner notre vie plutôt que de vous mettre en colère. Nous vous prions d’intercéder en notre faveur auprès du khalife. Nous sommes très petits pour le faire. Nous comptons sur vous pour lui faire parvenir nos plates excuses.’’

...Les faits se sont déroulés dans la nuit du mercredi au jeudi. Vers les coups de 4 heures du matin, des Baye Fall ont fait irruption dans l’ancien cimetière pour y enterrer par la force un de leurs guides, alors que le Khalife général des Mourides avait décidé, depuis longtemps, de la fermeture dudit cimetière. Cet acte «d’indiscipline» a courroucé le chef des Mourides au plus haut point. Son bras droit, dans une vidéo incendiaire, l’a dénoncé.

Pour le khalife général des Baye Fall, les gens qui ont posé ces actes ont causé un préjudice à tous les mourides, particulièrement, à la famille de Cheikh Ibrahima Fall. ‘’Quand on ne sait pas, il faut demander. C’est comme ça que doit agir une personne bien éduquée. Vous avez fait du tort à tout le monde. Serigne Cheikh Dieumb Fall ne demande qu’une chose au khalife général. S’il le veut, on va les traduire devant lui et qu’il décide du jugement approprié, suite à leurs actes : la lapidation, la mort ou autre chose.’’