Publié le 16 Sep 2015 - 11:14
TOUJOURS A DAKAR

Les pèlerins bloquent la route de l’aéroport

 

Les oubliés du pèlerinage ne cèdent aucun pouce de terrain. Hier, c’est un blocus rapide  de la route de l’aéroport qui a traduit leur exaspération face à une situation de pourrissement qui les inquiète chaque jour un peu plus.

 

C’est le statu quo au hangar de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS). Et puisque rien ne bouge, malgré l’attente et les promesses, les candidats au pèlerinage multiplient les actes de défiance pour que leur cas soit traité avec diligence. Les hommes, mais surtout les femmes, ont bloqué la route de l’aéroport hier dans la matinée, pour exprimer leur mécontentement. Une protestation vite étouffée, avec beaucoup de tact, par les gendarmes préposés à la sécurité du hangar. Un énième acte de désapprobation des pèlerins qui, malgré des perspectives de départ de plus en plus hypothéquées, n’en nourrissent pas moins l’espoir de rejoindre la terre saoudienne.

Hier, ils ont continué à subir le calvaire d’un séjour ‘imposé’ à Dakar, qui a commencé la semaine dernière. Alors qu’ils auraient pu se trouver présentement à Médine, cet arrêt prolongé au hangar de l’aéroport de Dakar les irrite au plus haut point, malgré les assurances. Car les engagements tardent à se concrétiser. ‘‘Au moment où l’on vous parle, il n’y a eu aucune avancée significative. Nous sommes dans l’incertitude la plus totale. Pour nous, seul un départ pour Médine est envisageable, rien d’autre’’, souligne Mbaye, un pèlerin venu en retard, mais qui a approuvé l’action-éclair de ses camarades d’infortune. D’après lui, même Bamar Ndiaye, l’adjoint au commissaire, est dépassé par les événements. ‘‘La dernière fois que nous l’avons eu, il a dit être au même niveau d’information que nous’’, se plaint-il.

Convoqués depuis mardi, et jeudi pour certains, le gros de ces quelques 200 passagers est constitué  de pèlerins du vol 5 mais aussi des vols 4 et 6. Des problèmes de visas non délivrés par le consulat saoudien à Dakar bloquent ces pèlerins à Dakar, alors que l’avant-pèlerinage a déjà commencé. Une incertitude doublée d’une exaspération les tenaille ‘‘Il n’y a aucune information solide sur laquelle se reposer.’’ Même si l’espoir est de mise, les ratés de ces derniers jours incitent ces candidats au pèlerinage à plus de prudence. ‘‘Bien sûr que nous avons toujours espoir. Seulement, nous ne croirons qu’en ce que  nous verrons’’, lance un pèlerin qui prend avec beaucoup de pincettes la rumeur selon laquelle le président de la République aurait affrété un avion cargo pour acheminer ce beau monde en Arabie Saoudite.

Des promesses qui commencent à bien faire pour ces hommes et femmes ayant déjà fait leurs adieux pour La Mecque. Mais, comme le rappelle si bien Mbaye, cette fois-ci, ce n’est pas l’habituel problème de liaisons aériennes qui s’est posé, mais des manquements administratifs qui, si l’on n’y prend garde, va laisser près de 200 pèlerins sur les carreaux du hangar de l’AILSS. ‘‘Pour un Etat organisé, acheminer un quota de 2 000 personnes dans des conditions aussi calamiteuses, c’est le signe d’une incompétence notoire’’, siffle un pèlerin irrité, au bord de la crise de nerfs. 

 

Section: