Publié le 15 Mar 2024 - 06:31
TOURNANT JUDICIAIRE

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye élargis ce jeudi soir

 

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont été libérés de prison ce jeudi 14 mars 2024 tard dans la soirée. Le président du parti dissous « Pastef/Les Patriotes » et maire de la ville de Ziguinchor a été arrêté, depuis le vendredi 28 juillet 2023, avant d’être inculpé, trois jours plus tard, par le doyen des juges qui avait ordonné son placement sous mandat de dépôt. Quant à Bassirou Diomaye Faye, le Secrétaire général et numéro 2 du parti par ailleurs candidat à l’élection présidentielle du 24 mars 2024 sous la bannière de la coalition « Diomaye Président », il était en détention préventive, depuis le 14 avril 2023 après avoir publié un post jugé offensant contre les magistrats.

L’élargissement des deux pensionnaires de la prison du Cap Manuel fait suite à l’adoption par la majorité des députés de l’Assemblée nationale, le 6 mars dernier, suivie de la promulgation, par le président de la République, Macky Sall, de la loi portant amnistie générale pour tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d'infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 survenus au Sénégal et à l’étranger se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques. Dans la foulée, l’’Etat du Sénégal s’est désisté du pourvoi formé contre l’ordonnance no 01 du 14 décembre 2023 rendu par le Président du tribunal d’instance hors classe de Dakar, Ousmane Thione, a annoncé l’agent judiciaire de l’Etat, Yoro Moussa Diallo. Par cet acte, le jugement par contumace de Ousmane Sonko ayant entrainé sa condamnation à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse et sa radiation des listes électorales est définitivement anéantie.

Douze (12) infractions retenues contre Sonko et Diomaye

Ousmane Sonko a été inculpé par le doyen des juges d’instruction le lundi 31 juillet 2023, sur la demande du Procureur de la République de Dakar, d’une kyrielle d’infractions ; douze au total. De lourdes charges couvrant les préventions de vol commis en réunion avec violence, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, diffusion de fausses nouvelles, mise en danger de la vie d’autrui, financement du terrorisme, provocation directe à un attroupement armé, provocation directe à un attroupement non armé par discours proférés publiquement-soit par écrits où imprimés-affiches où distribués, complicité d’homicide volontaire par instigation et provocation, actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves, blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, atteinte à la sureté de l’Etat et à l’intégrité du territoire national, commission d’actes terroristes et homicide ou blessures involontaires.

Il observe depuis lors une grève de faim pour dénoncer la violence d’Etat avec la dissolution « Pastef/Les Patriotes », la traque et l’emprisonnement des élites de ce parti et de toute voix dissidente. Après l’« arrestation jugée par ses conseils et partisans « arbitraire et illégale » et le placement « injuste » mandat de dépôt décerné au leader de « Pastef/Les patriotes » le lundi 31 juillet 2023, les leaders de la coalition « Yewwi Akan Wi », d’éminents personnalités de la société civile et des panafricanistes épris de justice et de paix, ont solennellement invité Ousmane Sonko, ses partisans, les journalistes et les activistes « injustement emprisonnés », à « rester debout » avec eux « en mettant un terme à l’épreuve ultime et fatidique de grève de la faim »

Malamine CISSE

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