Publié le 18 May 2017 - 15:54
TOURNEE NATIONALE DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE

Kolda expose ses doléances à Me Alioune Badara Cissé 

 

Le médiateur de la République a été accueilli, avant-hier, par une pluie de doléances des populations de la capitale du Fouladou. Me Alioune Badara Cissé a promis de faire de son mieux pour trouver des solutions.

 

Après les régions de Tambacounda et de Kédougou, le médiateur de la République s’est rendu à Kolda. Il a été accueilli par un parterre de responsables de la zone composé entre autres de chefs de services régionaux et départementaux, d’élus locaux, du gouverneur, de notables, de responsables politiques et membres la société civile. Ses hôtes ont profité de sa présence pour vider leur sac de doléances. Chefs de services, élus locaux et autres éducateurs ont exposé les problèmes dont souffre la localité, surtout dans les domaines de l’environnement, de l’éducation et de la santé.

Saloum Sonko, responsable syndical, a fait savoir au médiateur que le secteur de l’éducation souffre des lenteurs administratives qui font que le personnel peine à avancer, malgré la tenue des commissions administratives et paritaires. ‘’Les enseignants n’avancent plus. Les rappels ne sont pas payés. C’est la croix et la bannière pour obtenir la mise en solde. A cela s’ajoute l’épineuse question de la ZAC (Zone d’aménagement concertée) qui reste encore un rêve pour les bénéficiaires qui n’ont pas jusqu’ici vu la couleur de leurs attributions’’, se plaint le syndicaliste. Il s’est aussi inquiété de la mort des mutuelles de santé, asphyxiées par le non-reversement des cotisations des membres, ce qui rend la situation difficile pour certains enseignants qui ne parviennent pas à se soigner correctement alors que leurs cotisations ont été prélevées. ‘’C’est une injustice grave’’, s’offusque-t-il.

Autre doléance soulevée par les Koldois, c’est la question liée aux problèmes fonciers qui est une véritable poudrière. Une bombe à retardement qui risque d’embrasser tout Kolda et de l’entraîner dans un chaos total, disent certains. En fait, les mécontentements enregistrés çà et là suite aux expulsions et expropriations sans dédommagement entraînent une accentuation des crises foncières qui se multiplient.  ‘’Les habitants de Saré Moussa Ndour ne vivent plus en harmonie du fait de litiges fonciers’’, alerte Sékou Camara, membre du comité de veille et de vigilance pour les terres de Saré Moussa Ndour, par ailleurs proviseur du lycée de Bouna Kane (commune Kolda). 

Attention aux litiges fonciers !

‘’La distribution des parcelles issues du lotissement de la zone de Saré Moussa Ndour empoisonne les relations entre le maire et les exploitants terriens. Ces derniers accusent la collectivité locale de vouloir les déposséder de leurs champs et vergers au profit d’autres personnes qui viennent, du jour au lendemain, enlever leurs plaques pour mettre leurs noms à la place des leurs pour légitimer l’occupation de leurs parcelles. Certaines personnes qui ont acheté des parcelles dans cette zone, au cours de ces dernières années, se retrouvent également dans la même situation’’, souligne-t-il.

Les femmes se sont jointes à ce concert pour dénoncer l’inégal accès au foncier. Le cas des villages dont les périmètres se situent à cheval sur deux collectivités différentes a également été soulevé. Sans oublier les tensions entre éleveurs, agriculteurs et forestiers.

Dans sa réponse, le médiateur de la République a promis de faire son possible pour résoudre ces problèmes. Il a invité les acteurs non étatiques à une concertation après le CRD afin de mettre en place une plate-forme de médiation dont l’intérêt est de mutualiser les efforts et les moyens pour permettre à cette institution d’exercer ses missions avec efficacité.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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