Publié le 27 Dec 2012 - 06:48
TRAFIC DE CHANVRE INDIEN

Le pêcheur encourt 10 ans de travaux forcés

 

 

Incarcéré depuis 2008, El Hadj Amadou Dia risque de rester en prison jusqu’en 2018, si la Cour d’assises de Dakar suit le réquisitoire du Parquet général en le condamnant à 10 ans de travaux forcés pour trafic de chanvre indien.

 

‘’Il est difficile de bâtir une opinion si on a devant soi un accusé qui fonde sa défense sur la dénégation’’. Lorsque l’avocat général Mame Cor Ndour a débuté son réquisitoire par ce propos, une partie du public s’est laissée emporter par un sentiment de soulagement. Car, d’aucuns croyaient que le magistrat allait requérir à décharge. Erreur ! Le juge Ndour a plutôt requis 10 ans de travaux forcés contre El Hadj Amadou Dia dit Ass, ‘’un trafiquant notoire’’, dit-il.

 

Il en a été convaincu par les mentions du procès-verbal d’enquête préliminaire. Lesquelles informent que le pêcheur a été appréhendé après avoir été piégé par les policiers. Les éléments de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) avaient été informés d'un «trafic intense» que menait Ass chez lui, au quartier Médine de Rufisque. Pour en avoir le cœur net, ils auraient envoyé un individu s’approvisionner en chanvre indien auprès de l’accusé. Outre ces éléments de l’enquête, l’avocat général est aussi convaincu de la culpabilité de l’épouse de l’accusé. Celle-ci aurait affirmé qu’elle était intriguée par les incessants va-et-vient au niveau du domicile conjugal.

 

Autant d’allégations qui, selon l’accusé, ont été inventées par les policiers. ‘’Je marchais quand j’ai été appréhendé par un groupe de personnes qui m’ont fouillé et ont retrouvé 160 000 francs Cfa par devers moi’’, a déclaré El Hadji Dia. L’accusé de préciser avoir été pris le 10 et non le 16 novembre 2008. Selon ses déclarations, les policiers l’ont chargé parce qu’il a refusé de leur laisser son argent qu’ils se sont ensuite partagés. Jurant la main sur le cœur, il a indiqué que les propos prêtés à son épouse ont été inventés car rien n’a été retrouvé chez lui et il n’y a pas de va-et-vient à son domicile. ‘’Même les billets (...) qu’ils disent avoir remis à leur informateur, proviennent des 160 000 francs que je détenais’’, a conclu l’accusé dont les avocats ont plaidé l’acquittement pur et simple à défaut d’un acquittement au bénéfice du doute. Au pire des cas, Me Issa Diop a demandé à la Cour de condamner leur client pour détention de chanvre indien.

 

FATOU SY

 

 

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