Publié le 4 Jun 2015 - 01:29
TRAFIC DU BOIS A KOLDA

150 troncs, 25 charrettes saisis et deux trafiquants arrêtés par l’Armée

 

Une opération combinée de l’armée, de la gendarmerie et des Eaux et Forêts, dans la nuit du 30 mai au 01 juin dernier, a permis l’arrestation de deux trafiquants de bois et la saisie de 25 charrettes et 150 billes de bois de veine destinés à la Gambie, dans le département de Médina Yéro Foula.

 

Les forces de défense et de sécurité ont réussi un joli coup de filet et porté un rude coup au trafic de bois dans le département de Médina Yéro Foula, au nord de la région de Kolda. Une opération combinée de l’armée, de la gendarmerie et des Eaux et Forêts, organisée dans la nuit du 30 mai au 01 juin dernier, a permis de saisir 150 billes de bois de veine et plus de deux dizaines de charrettes.

Au cours de cette mission, deux trafiquants ont été arrêtés. Ils sont à présent dans les locaux de la gendarmerie. Ils attendant d’être déférés au Parquet puis à la citadelle du silence où ils doivent attendre d’être fixés sur leur sort. « Cette mission que nous avons menée dans le quadrilatère Médina Yéro Foula, Saré Badion, Fafacourou et Badion entre dans le cadre de l’intensification en cours de la lutte contre la coupe abusive de bois dans la région de Kolda. Vous n’êtes pas sans savoir que le  département de Médina Yéro Foula est la zone la plus agressée par le trafic de bois », renseigne le colonel Mamadou Gaye, commandant de la zone militaire N°6.

Selon lui, c’est un fléau extrêmement grave qui porte un préjudice énorme à notre économie nationale et qui contribue également à l’effort de guerre, mais aussi, à enrichir les fossoyeurs de la paix, surtout les bandes armées qui trouvent des revenus considérables. « Nous allons mettre la pression sur ces trafiquants partout ils se trouvent dans la région, en mutualisant les moyens des forces de défense et de sécurité. Mais aussi, nous allons intensifier la sensibilisation auprès des populations », ajoute l’officier qui pointe la complicité entre les populations et les trafiquants qui entrave parfois leur mission. « Mais nous espérons qu’avec la sensibilisation, nous pourrons conscientiser les populations sur le danger du fléau et leur montrer qu’elles ont une part de responsabilité dans la protection de nos ressources forestières », espère colonel Mamadou Gaye. Le commandant du secteur 63, le lieutenant-colonel Diawara, d’informer que « ces billons de bois, ces charrettes et ces ânes seront remis aux agents des Eaux et Forêts ». 

150 billons de bois d’une valeur de 6 millions F CFA

Pour mesurer l’ampleur du trafic, le colonel des Eaux et Forêts, Alé Seck, explique que « chaque billon de bois peut au minimum peser 50 kilogrammes. En multipliant les 150 billons de bois par 50, on a 7 500 kilogrammes ». Le colonel Alé Seck de poursuivre, d’après les renseignements obtenus auprès des populations et certains trafiquants arrêtés, que « chaque billon revient à 40 000 mille francs CFA en Gambie. Donc, en multipliant 150 billons par 40 000 francs, on arrive à la somme de 6 000 000 francs CFA ». Pour dire que la coupe du bois, est un marché lucratif. « Il y a une ruée de trafiquants qui veulent s’enrichir coûte que coûte, sans se soucier du fait que la disparition de la forêt expose la région à un péril écologique dont les signes annonciateurs, tels que le réchauffement climatique, la faiblesse de la pluviométrie et des rendements agricoles sont perceptibles ».

En mai dernier, plus de 700 billons de bois ont été saisis par l’inspection régionale des Eaux et Forêts. Ainsi, pour protéger les ressources forestières et préserver notre environnement, l’inspection des Eaux et Forêts, en collaboration avec les forces de défense et la gendarmerie, compte multiplier les opérations de sécurisation. 

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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