Publié le 20 Oct 2014 - 19:23
TRANSPORT-SUPRESSION DES ‘’HORAIRES’’

Les populations du Sud sonnent la révolte

 

Les ressortissants du Sud basés à Grand-Yoff disent non à la suppression des ‘’horaires’’ et ne veulent pas entendre parler de la gare des Baux maraîchers. Face à la presse, ils ont manifesté leur mécontentement et invité l'Etat à prendre ses responsabilités.

 

Furieux, les transporteurs de Grand Yoff le sont. Ils ne comprennent pas la décision de l'Etat du Sénégal de les recaser au niveau de la gare des Baux maraîchers. «C'est une gare routière privée. Ils ont déplacé une gare routière publique et l’ont privatisée pour se faire de l'argent.  C'est un petit lobby installé au Sénégal et nous n'allons pas y prendre part», a lancé leur chargé de communication Maba Diakhou Fall. Pour ces transporteurs, il n'est pas question d'aller vers cette nouvelle structure. «Nous sommes prêts à mourir ou aller en prison, que d'aller à cette gare. Sinon, nous retournerons aux champs», a ajouté le porte-parole.

La manifestation a enregistré la présence des syndicalistes membres de la Confédération démocratique des syndicats libres (CDSL) qui comptent soutenir cette lutte. «La gare routière est l'une des plus grandes catastrophes que l'Etat du Sénégal ait créées. C'est mal organisé et il n'y a pas de sécurité», a souligné le syndicaliste Ibrahima Sarr. Qui est d’avis que la suppression des horaires risque de causer un énorme préjudice aux ressortissants du Sud, notamment aux commerçants qui se rendent dans la région.

D’ailleurs, ces derniers se sont joints à la manifestation pour apporter leur soutien aux transporteurs. Si on en croit la commerçante Mariama Diatta, cette délocalisation «ne fera que nuire à (leur) commerce car, aller à la gare des Baux maraîchers va augmenter (leurs) dépenses’’. ‘’Ici à Grand Yoff, on pouvait se rendre en Casamance sans dépenser de l’argent, car nos frères sont là et font du social», a-t-elle expliqué.

Tout comme les syndicalistes, le député Ibrahima Sané a promis de faire de cette lutte la sienne, afin de venir en aide à ses frères casamançais. «Empêcher aux horaires de se déplacer est une atteinte à la liberté d'entreprise consacrée par la Constitution du Sénégal. Même les banques vont dans les lieux où leurs clients habitent. Pourquoi pas les transporteurs ? », s'est-il désolé. Le député promet d’écrire au responsable de la commission Transport de l’Assemblée nationale.

Mais, en attendant, le mot d'ordre reste le même : pas question de rejoindre la gare des Baux maraîchers et s’il le faut, manifester comme l’ont fait leurs parents de Ziguinchor, mercredi dernier, contre la suspension des ‘’horaires’’.

NDEYE AWA BEYE

 

 

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