Publié le 12 May 2012 - 11:18
UCAD

Les agents de sécurité menacent d’aller en grève

 

 

Les agents de sécurité de l’Ucad n’en peuvent plus de leur situation précaire. Longtemps emmurés dans le mutisme, ils ont décidé de briser le silence par une menace de grève pour sensibiliser l’opinion sur leurs conditions de travail jugées odieuses. Brassards rouges autour du cou ou des bras, les agents de sécurité de l’Ucad de Dakar se sont donné rendez-vous en assemblée générale, avant-hier, à la devanture de la bibliothèque centrale, avec l’intention ferme d’ameuter l’opinion sur leurs difficiles conditions de travail. «Nous ne pouvons plus continuer à souffrir le martyr, en continuant de travailler comme des forçats pour être payés en monnaie de singe, depuis une dizaine d’années, alors que nous avons la noble mission de veiller à la sécurité des biens et des personnes, à la tranquillité du campus, voire à la salubrité et à l’occupation illicite de l’Ucad», a martelé Lamine Goudiaby, président de cette association. Selon lui, les agents de sécurités, pour la plupart, sont payés à l’agence comptable de l’Ucad sur une liste d’émargement sans le moindre bulletin de salaire. Ils ne bénéficient pas de congé ni de prévoyance maladie, ni de primes, encore moins de cotisation à l’Ipres ou à la Caisse de sécurité sociale. Ils côtoient l’insécurité à longueur de journée sans être dotés d’arme pour se protéger contre d’éventuelles attaques.

 

 

Il a encore fait savoir que les salaires qu’ils reçoivent ne leur permettent pas d’assurer la dépense quotidienne surtout avec le contexte de la flambée des denrées de première nécessité. «Beaucoup parmi nous ne prennent plus qu’un repas par jour. Pour d’autres, leurs enfants ne vont plus à l’école et leurs épouses ne passent plus de visites prénatales faute de moyens», regrette-t-il. Pour ces agents de sécurité, la solution à leurs problèmes passent par la régularisation de leur situation professionnelle et leur reconnaissance comme étant des acteurs de la vie universitaire, «conformément à la loi du travail puisqu’ils ont apporté beaucoup de satisfaction à l’institution depuis plus d’une décennie». Ces agents rappellent qu’ils avaient été recrutés en 2001 par le recteur de l’époque Moustapha Sourang. En 2010, son successeur Abdou Salam Sall enclenche une procédure de régularisation de leur situation. «Il avait alors sélectionné 285 agents dont 40 permanents qui bénéficient d’un contrat à durée déterminée (Cdd) et les 245 autres à titre de personnel d’appoint, mais qui seraient recrutés progressivement pour constituer la police universitaire que les autorités universitaires veulent installer au sein de l’espace universitaire. Malheureusement, après deux Cdd de six mois renouvelable une seule fois, l’actuel recteur a fait signer aux 40 permanents un 3ème Cdd de 18 mois, là où ces agents devraient bénéficier d’un contrat à durée indéterminé (Cdi). Les 245 autres vigiles qui s’attendaient à bénéficier d’un Cdd restent toujours logés dans la catégorie de personnel d’appoint, sans contrat. Faute de solutions à leurs problèmes, les agents de sécurité de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar menacent d’observer 48 heures d’arrêt de travail.

(LeSoleil)

 

 

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