Publié le 16 Oct 2019 - 12:12
UEFA

Procédure ouverte contre la Bulgarie et la Turquie

 

L’UEFA a annoncé ce mardi l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre la Bulgarie après les insultes racistes et les cris de singe qui ont visé des joueurs anglais lors du match de qualifications à l’Euro 2020 lundi soir. L’instance a également ouvert une enquête disciplinaire contre la Turquie suite au salut miliaire effectué par les joueurs de la sélection après le match contre la France.

 

Les matches de qualifications à l’Euro 2020 qui se sont déroulés ce lundi ont laissé des traces. Et l’UEFA a décidé de réagir suite aux différentes polémiques qui ont émergé après les matches Bulgarie–Angleterre (0-6) et France-Turquie (1-1). La commission de discipline de l’instance européenne a d’abord annoncé ce mardi l’ouverture d’une procédure disciplinaire visant la Bulgarie pour "comportement raciste", en raison des cris racistes et des saluts nazis dont ont été victimes les joueurs noirs de la sélection anglaise.

À Sofia, le match entre les deux équipes a été marqué par deux interruptions en raison des manifestations racistes d’une partie du public bulgare. Cris de singe, insultes racistes et saluts nazis ont émané des tribunes, visant directement des joueurs anglais comme Raheem Sterling, Marcus Rashford et Tyrone Mings, qui disputait lundi soir son premier match avec les Three Lions.

Des comportements honteux, qui n’ont pas manqué de faire réagir en Angleterre et partout en Europe. Dans la journée, le siège de la fédération bulgare a été perquisitionné et le premier ministre a demandé ouvertement la démission de Borislav Mihaylov, le président de la fédération. Ce dernier a d'abord refusé de quitter ses fonctions alors que son porte-parole, Hristo Zapryanov, a préféré rappeler que le "gouvernement n’avait pas le droit de faire pression ni de s’immiscer dans le football". "La fédération n’a pas le droit d’enquêter sur les hooligans" a-t-il lancé. Plusieurs joueurs ont vivement réagi sur les réseaux sociaux, demandant des sanctions, et Mihaylov a finalement rendu sa démission en fin d'après-midi.

La Turquie aussi visée par une enquête

L'UEFA a également annoncé l'ouverture d'une enquête disciplinaire visant la Turquie, et qui implique une potentielle "provocation politique" à la suite des saluts militaires effectués par ses joueurs contre l'Albanie et la France. Des saluts effectués dans un contexte que l'on sait tendu depuis le début de l'offensive turque contre les forces kurdes au Nord de la Syrie. Le communiqué de l'UEFA indique qu'un inspecteur a été nommé pour entamer "une enquête disciplinaire" en lien avec un comportement s'apparentant à une "potentielle provocation politique".

Présente au Stade de France lors du match entre la France et la Turquie, la ministre des sports Roxana Maracineanu a condamné sur twitter un geste "contraire à l'esprit sportif" tout en demandant des sanctions de l'UEFA. "Merci à la FFF et aux forces de l’ordre pour leur travail afin d’assurer le bon déroulement du match. Les joueurs turcs ont gâché ces efforts en réalisant un salut militaire, contraire à l’esprit sportif. Je demande à l'UEFA une sanction exemplaire" a écrit l'ancienne nageuse. De son côté, le ministre des sports turc Mehmet Kasapoglu a défendu ses joueurs, comme de nombreuses personnalités en Turquie. Il a même relayé la photo des joueurs où l'on peut les voir en train d'effectuer le salut militaire.

FINALE LIGUE DES CHAMPIONS 2019

L'Uefa pourrait retirer la finale de la C1 à Istanbul

Alors que la polémique ne désenfle pas quant au soutien affiché des footballeurs turcs à leur armée, engagée dans une opération en Syrie contre les forces kurdes, le vice-président de l'UEFA Michele Uva n'a pas écarté la possibilité que la finale de la Ligue des champions 2019 soit retirée au stade olympique Atatürk d'Istanbul. « Nous jouerons notre rôle dans le respect absolu de l'autonomie et de l'indépendance du sport, mais nous ne pouvons certainement pas remplacer les Nations unies, l'Union européenne, les États, les services diplomatiques, les ambassades et autres institutions politiques, a déclaré l'Italien dans un entretien accordé à Tuttomercatoweb.

Après cela, une décision pourra être prise par l'UEFA d'un commun accord entre le comité exécutif et le président. » Cette déclaration fait suite à une lettre envoyée lundi par le ministre italien des Sports, Vincenzo Spadafora, appelant l'UEFA à « évaluer s'il n'est pas inapproprié de maintenir à Istanbul la finale de la Ligue des champions ». « Nous savons que le drame qui se passe en Syrie ne sera pas résolu avec cet acte, mais nous sommes tous conscients de l'importance politique, médiatique, économique, culturelle de l'un des événements sportifs les plus importants au monde », a-t-il écrit. Une occasion en or d'éviter un nouvel épisode à la Bakou 2018.

FRANCETVINFO.FR

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