Publié le 12 Aug 2015 - 12:02

Une série macabre

 

La mort hier, dans des conditions troubles, du Sénégalais Mor Sylla, à Salou dans la province de Tarragone, en Catalogne, est la suite d’une longue série macabre qui se joue en Espagne depuis 2004. Cette année-là, alors que le président Abdoulaye Wade était en visite de travail à Madrid, la capitale espagnole, un immigré sénégalais du nom de  B. Samb est décédé à Tenerife (îles Canaries), à la suite d’une course-poursuite avec la police municipale locale.  Le ministre des Affaires étrangères d’alors, Cheikh Tidiane Gadio, de promettre que toute la lumière sera faite sur cette affaire. 11 ans après, la mort de ce jeune Lougatois est passée par pertes et profits. Il en est de même de la mort du jeune Ibrahima Diop, fauché mortellement à Casteldefiels, près de Barcelone, par un train  en 2008,  alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle de police.

En février 2013, à  Almeria, en Andalousie, un Sénégalais du nom de Maguette Fall est mort noyé. Poursuivi par des policiers en voiture, il finit par se jeter dans la mer. En avril de la même année, le jeune Abdoulaye Mbengue est décédé à Palma de Mallorca  à la suite d’une opération de sécurisation de la police. L’on peut aussi citer les meurtres d’Aliou Ba à Vicar del mar,  Mamadou Guèye à Barcelone)… La liste est loin d’être exhaustive. Et dans tous ces cas, les victimes étaient des vendeurs ambulants et tentaient de sauver leurs marchandises. 

Aujourd’hui, il est à déplorer qu’aucun de ces  dossiers n’ait fait l’objet d’une enquête sérieuse  et impartiale. La version de la police espagnole faisant la part belle  à la thèse de l’accident a toujours pris le dessus. Quoi qu’il en soit, la mort hier matin de Mor Sylla vient alourdir le nombre de Sénégalais décédés en terre espagnole dans des conditions souvent douteuses et non éclairées. Et une telle situation pose avec acuité la problématique de la protection de la communauté sénégalaise à l’étranger.

Ibrahima Khalil Wade

 

Section: