Publié le 20 Jan 2016 - 23:55
UNE UNITE DE PRODUCTION DE VACCINS CONTRE LA FIEVRE JAUNE A DIAMNIADIO

Les raisons d’une délocalisation 

 

L’unité de production de vaccins contre la fièvre jaune implantée à l’Institut Pasteur sera délocalisée à Diamniadio. Une convention de financement d’un montant de 4,3 milliards de F CFA, qui s’inscrit dans le cadre du projet AfricAmaril,  a été signée hier avec l’Agence française de développement.

 

Pour la construction et l’équipement d’une nouvelle unité de production de vaccins contre la fièvre jaune, l’Institut Pasteur et l’Agence française de développement (AFD) ont signé hier une convention de financement d’un montant de 6 millions d’euro, soit 4,3 milliards de F CFA. Ce projet d’un montant total de 23 millions d’euros, soit 15 milliards F CFA, est cofinancé par L’Etat du Sénégal et la Banque islamique de développement (BID). L’Etat finance à hauteur de 1,5 milliard de F CFA ; la BID donne 9 milliards de F CFA. Cette unité actuellement implantée à l’Institut Pasteur sera installée sur un terrain de 2 ha attribué par le Président Macky Sall, sur le site de Diamniadio. Les travaux débutent en fin 2016 et se terminent en 2018.

Hier, le chef de projet Lamine Sène a révélé que les estimations les plus récentes démontrent que la fièvre jaune est annuellement responsable de 30 000 décès sur 200 000 cas en Afrique et en Amérique du Sud. Ces chiffres montrent aussi que 90% des décès se produisent en Afrique. La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale transmise par des moustiques infectés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 32 pays africains sont considérés ‘’à risque’’ de fièvre jaune, avec une population exposée estimée à 610 millions en zone urbaine. ‘’Il n’existe pas de traitement et la vaccination constitue le seul moyen de lutter contre la fièvre jaune. Or, le nombre de vaccins produits est aujourd’hui insuffisant pour pouvoir mener à terme toutes les actions de vaccination nécessaires dans les pays endémiques’’.

‘’Il y a besoin de s’adapter aux standards internationaux’’

Le chef de projet signale qu’il y a déjà une expertise à Dakar, du fait d’une épidémie dans les années 1920. ‘’Depuis 1937, on produit ce vaccin. Ce n’est pas une nouvelle unité, mais c’est un remplacement de l’unité actuelle’’, dit-il. L’Administrateur général de l’Institut Pasteur, André Spiegel, d’ajouter qu’il y a besoin de s’adapter aux standards internationaux, de produire beaucoup plus de vaccins. ‘’C’est pour cela que nous faisons une sorte de délocalisation. C’est une maladie qui sévit en Afrique et en Amérique qu’on ne pourra jamais éradiquer. Comme c’est une maladie virale difficile à traiter quand elle est symptomatique, il est vraiment important d’avoir cet outil pour lutter contre la fièvre jaune’’, souligne M. Spiegel. Il note que ce projet va permettre de sécuriser l’approvisionnement en vaccin contre la fièvre jaune en Afrique. 

AIDA DIENE

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