Publié le 11 Jan 2019 - 13:06
UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR

Le Sudes/Esr déplore une situation ‘’inquiétante’’  

 

Selon le diagnostic fait par le Sudes/Esr, l’université Assane Seck de Ziguinchor souffre de plusieurs maux qu’il a listés, hier.

 

Après un long travail préparatoire, une délégation du  Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Enseignement supérieur et recherche vient de séjourner à Ziguinchor, dans le cadre d’un certain nombre de réunions de travail avec les acteurs de l’université Assane Seck de Ziguinchor (Uas/Z). Au sortir de ces rencontres, le syndicat a fait face à la presse, pour décrier la situation ‘’inquiétante’’ dans laquelle est plongée l’institution universitaire de la capitale sud du pays.

‘’Comme partout, mais peut-être encore plus qu’ailleurs, la situation à l’université Assane Seck de Ziguinchor est proprement inquiétante. Le Sudes/Esr est au regret de constater que les enseignants-chercheurs ne sont pas mis dans les conditions leur permettant de travailler (…) Le premier indicateur de cette déshérence est le fait que, dès qu’ils en ont l’occasion, les enseignants-chercheurs recrutés à Ziguinchor partent dans les autres universitaires publiques de ce pays, voire s’expatrient’’, constate Oumar Dia, le secrétaire national du Sudes.

Le Sudes/Esr de relever la faiblesse particulière du budget. ‘’Ce budget n’est que de 4,9 milliards de francs Cfa pour plus de 5 000 étudiants. Or, cette université est la seule du sud du pays et elle a une vocation sous-régionale. En plus, étant donné que cette université manque du personnel, elle doit faire venir par avion des vacataires, ce qui grève encore plus son budget’’, souligne le Pr. Dia. Selon le Sudes/Esr, l’Etat du Sénégal doit faire un effort sur ce plan-là, pour permettre le désenclavement de la zone sud du pays et assurer la pérennité de cette institution importante pour la carte universitaire du pays. 

Ce qui est particulièrement inquiétant à l’Uas/Z, de l’avis du syndicaliste, c’est ‘’l’incapacité de l’Etat à achever des travaux qui auraient dû l’être, pour certains, depuis 10 ans’’. ‘’Le seul amphithéâtre actuel de l’institution universitaire est dans un état de délabrement avancé. L’amphithéâtre modulable de 700 places, qui devait être réceptionné en 2017-2018, ne l’est pas. Le cahier des charges n’ayant pas été respecté’’, dénonce le Pr. Oumar Dia. Ce dernier est d’avis qu’il y a une politique de deux poids, deux mesures en défaveur de Ziguinchor : ses sœurs jumelles de Thiès et de Bambey ont bien réceptionné leurs infrastructures.

‘’Ouvrir une enquête pour l’attribution d’un marché à Satar’’

Toutes choses qui poussent le Sudes à ‘’attirer l’attention de la communauté nationale sur ces situations aberrantes qui font qu’on semble se permettre à Ziguinchor des choses que l’on ne permet pas nécessairement dans le reste du pays’’. A titre illustratif, le Sudes de citer l’entreprise Satar qui a gagné, à l’université de Ziguinchor, un nouveau marché très important, alors qu’il n’arrivait pas à acheminer du ciment pour construire un amphithéâtre dont la livraison était prévue en 2009. ‘’L’on peut soupçonner que ce marché subséquent n’a pas été attribué de manière transparente et l’on devrait ouvrir une enquête pour faire la lumière dessus’’, estime le Pr. Dia.

Pour éviter, à l’avenir, que les marchés publics concernant les universités connaissent un tel sort, le Sudes/Esr exige d’être associé aux commissions des marchés concernant les universités publiques.

Sur un autre registre, le syndicat déplore l’attitude du recteur de l’université qui, selon lui, ‘’ne semble pas capable de se départir de ses appartenances syndicales antérieures et prend des décisions tellement aberrantes qui ont valu à l’université de se faire condamner par la Cour suprême du Sénégal. Nous appelons le recteur à adopter une attitude plus républicaine et traiter sur un pied d’égalité tous les membres de la communauté universitaire’’, conclut le Pr. Dia.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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