Publié le 10 Aug 2018 - 18:58
URGENGES ALIMENTAIRES DANS LA ZONE UEMOA

Nouvelle offensive pour la sécurité des aliments

 

Un projet sur la sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso a été lancé hier à Dakar.  C’était en marge d’une visite des autorités burkinabés en charge de la surveillance des aliments.

 

Les statistiques sur la situation des urgences alimentaires aussi bien en Afrique que dans le monde sont inquiétantes. Selon les estimations faites en 2015 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’échelle mondiale, presque une personne sur dix tombe malade chaque année à cause des maladies d’origine alimentaire, entraînant 420 000 décès par an dont un tiers dans la petite enfance (enfants de moins de 5 ans). En Afrique, plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, entraînant 137 000 décès, soit un tiers de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire. Les maladies diarrhéiques sont responsables de 70% de ces cas de pathologie.

D’après le chargé de programmes au bureau Sénégal du Fonds des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao), Cheikh Guèye, au Sénégal comme dans les 7 autres pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), les systèmes de sécurité sanitaire des aliments font face à de nombreux défis.

Les maladies d’origine alimentaire y sévissent de façon récurrente et pèsent lourdement sur des systèmes de santé déjà fragiles et en déficit de ressources. Leur coût, très élevé, a un impact négatif sur la productivité et la croissance économiques et limite la capacité des gouvernements à investir dans la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire et les programmes de développement. ‘’Cet état de fait est accentué par de nombreux facteurs parmi lesquels l’inefficience des systèmes de maîtrise des risques d’origine alimentaire, l’inadéquation des textes réglementaires par rapport aux risques émergents, la prolifération des aliments vendus sur la voie publique sans contrôle, le manque d’information et de sensibilisation des consommateurs ainsi que la mondialisation des échanges’’, a expliqué M. Guèye.

De son côté, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Aloyse Waly Diouf, représentant du ministre, renseigne que  les maladies d’origine alimentaire sévissent de façon fréquente et cet état est accentué par de nombreux facteurs parmi lesquels la prolifération des aliments vendus sur la voie publique, les changements notés dans les modes de préparation et de transformation, la mondialisation des échanges, le développement des technologies et de la restauration collective et la résistance aux antimicrobiens. D’où l’urgence, selon M. Diouf, de mettre en place des mécanismes adaptés de surveillance, d’alerte et de gestion des urgences en matière de système de sécurité alimentaire afin de permettre une détection précoce des menaces, contribuant ainsi à la prise rapide de mesures de prévention ou de gestion de crises.

C’est pour justement faire face à cette situation que la coopération luxembourgeoise s’est engagée à financer ce nouveau projet pour permettre au Sénégal  de conforter sa position de  ‘’champion’’ dans le domaine de la surveillance et de l’alerte rapide en matière de sécurité sanitaire des aliments et de partager son expérience avec le Burkina Faso qui a un système de sécurité sanitaire des aliments ‘’dynamique’’.

Cette initiative représente la seconde phase du projet intitulé ‘’renforcement de la capacité de surveillance, d’alerte rapide et de préparation à la gestion des urgences de sécurité sanitaire des aliments dans la région de l’Uemoa, et mis en œuvre au Sénégal’’, lancé en 2015 et dont les activités ont été closes  en décembre 2017.

MAMADOU YAYA BALDE

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