Publié le 23 May 2019 - 17:23
UTILISATION MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE

Le taux est faible à Diourbel

 

Le pourcentage de la population générale ayant dormi sous une moustiquaire imprégnée, la nuit précédant l'enquête, reste encore faible. Il est de 51 %, selon l'Eds 2017. Hier, lors du lancement de la campagne nationale de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) le médecin-chef de la région a exhorté les populations à dormir sous une moustiquaire.

 

Le lancement de la campagne nationale de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) a été un prétexte, pour Lala Fall Ba, Présidente départementale des ‘’Badiénou Gokh’’ de s’adresser à ses collègues : ‘’Soyez encore et davantage motivées. Ne faiblissez jamais, parce que vous avez un rôle crucial à jouer dans cette croisade contre le paludisme. Utilisez les moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, c’est faire des économies.’’ A sa suite, Alphonsine Ndione Tine, gestionnaire régionale du programme "Paludisme Usaid-Nema", a exhorté les populations à faire un bon usage de ces moustiquaires, parce que ‘’les partenaires techniques et financiers ont consenti beaucoup d’efforts et ont pu mobiliser plus de 11 milliards de francs Cfa pour l’achat des moustiquaires. Je vous exhorte tous à utiliser les moustiquaires imprégnées’’.

S’exprimant sur la présence de la pathologie à Diourbel, la gestionnaire régionale du programme "Paludisme Usaid-Nema" a révélé : ‘’Si on considère les cas de paludisme du district sanitaire de Diourbel, la commune totalise 2 899 cas, soit 90 % en 2018, et le poste de santé de Keur Serigne Mbaye Sarr enregistre 42 % de ce taux.’’

Pour cette campagne, des contraintes ont été notées dans le cadre de la mise en œuvre du recensement. Il s’agit de la grève et du boycott de la campagne au niveau des 19 postes de santé de Bambey, de quelques incompréhensions dans la définition opérationnelle du ménage à l’origine de tension sur l’utilisation des blocs de coupon, l’insuffisance de véhicules, le faible budget alloué à la région médicale, la faiblesse dans l’approche de pénétration des relais au niveau des ménages, en s’adressant plus aux femmes qu’aux chefs de famille.

Outre ces contraintes, il a été noté des gaps dans la mise à disposition. Il s’agit, au niveau des districts sanitaires de Diourbel, de Mbacké, de Bambey et de Touba, respectivement, de 20 900, 21 850, 11 200 et 100 000, soit un total de 153 950 Milda.

Interpellé sur ce gap, le médecin-chef de la région médicale répond : ‘’Nous avons recensé 2 500 000 habitants. Il y un gap entre les populations et celles recensées. Mais le district et la région médicale vont combler ce gap. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’avancées, parce qu’il y a quelques années, nous avions une incidence de 40 pour 1 000 qui était marquée par les districts de Diourbel et Touba.’’

Lors de la cérémonie présidée par Macodou Sy, adjoint au préfet du département de Diourbel, le docteur Mbacké Balla Mboup, médecin-chef de la région de Diourbel, a attiré l’attention sur la nécessité de bien utiliser les moustiquaires. ‘’Au cours des interventions, tous les acteurs et des partenaires ont lancé le message consistant à bien utiliser les moustiquaires. Nous voyons toutes formes d’utilisation défectueuse de la moustiquaire au niveau de la région et même au niveau national.

C’est par manque de connaissance de l’importance de la moustiquaire d’abord, de son coût, parce que s’ils savaient que le gouvernement du Sénégal met beaucoup de milliards à acheter ces moustiquaires pour eux, ils ne le feraient pas.  Je pense qu’ils ne savent pas que la meilleure manière de prévention du paludisme est l’utilisation de la moustiquaire. Ce qu’il faut, c’est que tous les acteurs de la lutte s’engagent, car la moustiquaire est très efficace contre le paludisme, alors que l’Etat a mis des instruments pour réduire la mortalité liée au paludisme. Mais aussi pour donner à la population santé et bien-être.’’

Le médecin d’insister sur la sensibilisation : ‘’Elle doit commencer par la famille. La communauté doit intéresser l’ensemble des segments de la population de Diourbel. La sensibilisation, plus elle est large, mieux elle sera pour pouvoir corriger les mauvais comportements et de pouvoir utiliser la moustiquaire à bon escient. Nous avons choisi de faire le lancement ici, parce que, pour des raisons épidémiologiques, Diourbel fait partie des districts de la région les plus touchés par le paludisme.’’

Boucar Aliou Diallo

 

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