Publié le 20 Aug 2018 - 17:35
VACANCES MACABRES A GUEDIAWAYE

43 cas de noyade, 24 corps sans vie, 10 disparus et 9 sauvés

 

En quelques semaines de vacances, les plages de Guédiawaye sont devenues un véritable mouroir. Les statistiques livrées, ce samedi, font état de 43 cas de noyade pour 24 morts âgés de moins de 30 ans, 10 disparus et 9 sauvés.

 

A Guédiawaye, la succession des cas de noyade appelle à une prise de conscience qui s’est traduite, ce samedi, par une manifestation de sensibilisation et de mobilisation contre ce phénomène. Une initiative du comité d’initiative Urgence banlieue, une entité composée d’une vingtaine d’associations de jeunes et d’organisations de ce département. La rencontre a enregistré la présence des autorités administratives, culturelles et religieuses. Profitant de cet auditoire de choix, le coordinateur a livré des chiffres qui ont fait frissonner dans la salle. El Hadj Abdou Guèye a révélé que la région de Dakar a déjà enregistré 56 cas de noyade pour 40 décès sans vie repêchés, alors que la canicule ne cesse de pousser les populations vers les plages. Dans ce chiffre, Guédiawaye a déjà payé un lourd tribut.

‘’Malheureusement, dit-il, les chiffres évoluent. Pour le département de Guédiawaye, la caserne des sapeurs-pompiers a enregistré 33 sorties en 3 mois, avec 43 cas. Dans les détails, il s’agit de 24 corps sans vie, 10 qui sont portés disparus et 9 individus qui ont été sauvés. Et parmi ces 24 victimes, 21 sont de sexe masculin et 3 de sexe féminin. Ils sont tous âgés entre 10 et 28 ans. Ces statistiques mettent en exergue un drame, des familles meurtries et profondément touchées, des rêves brisés’’, regrette M. Guèye qui fait appel à la responsabilité de tous. Notamment à celle des autorités à qui incombe le devoir de veiller à ce que les plages interdites à la baignade ne soient pas prises d’assaut par les populations. Elles sont connues de tous, mais continuent d’être des mouroirs.

De ce fait, il invite à prendre des mesures urgentes de protection et de sécurisation desdites plages. D’autant plus que, non seulement il y a de nombreux cas de noyade, mais également des actes de banditisme, de viol, d’agression, de trafic de stupéfiants, d’attentats à la pudeur, etc. ‘’Malgré les mesures de protection prises par les autorités pour la sécurité des populations, il y a une tendance lourde d’accroissement du phénomène, la population jeune devant augmenter sensiblement les prochaines années. Il est donc urgent d’agir ensemble.

Au-delà des solutions pratiques à trouver devant l’urgence, il faudrait avoir une approche prospective sur la question. Ne faudrait-il pas, en effet, concevoir un plan qui rende les plages aujourd’hui interdites, demain aménagées et accessibles ? Comme cela se fait dans bien des pays du monde’’, interpelle le coordinateur.

El Hadj Abdou Guèye de dire que la réflexion se poursuit, car le comité d’initiative Urgence banlieue envisage l’organisation prochaine d’une table ronde interactive pour proposer de solutions opérationnelles. 

CHEIKH HIAM

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