Publié le 19 May 2012 - 22:03
VAINQUEUR DE LA LIGUE DES CHAMPIONS

 Drogba récompense enfin Chelsea

 

 

Sept matches de Premier League dans les dents, aucun en Ligue des Champions et pourtant, Ryan Bertrand se retrouve titulaire en finale. Roberto Di Matteo n’a pas froid aux yeux et balance son jeune ailier gauche – latéral de formation - dans le grand bain pour cette finale de C1 peu sexy. La faute à une infirmerie bien garnie et une pléthore de suspendus (Raul Meireles, Ramires, Terry et Ivanovic). Jupp Keynckes, lui, joue l’offensive avec un quatuor Müller-Robben-Ribery-Gomez. Tymoschuk prend place en défense centrale et Diego Contento sur le côté gauche. Le Bayern fait semblant, mais il est clairement favori d'une finale jouée à la maison. Du côté de Chelsea, on aimerait être le premier club londonien à gagner la C1. Histoire de fanfaronner dans les îles britanniques et faire oublier cette dégueulasse sixième place en championnat. Après une finale sans folie ni envie, c'est Chelsea qui l'emporte dans la séance des tirs aux buts (échecs d'Olic et Schweini et tir au but victorieux de Drogba) et ramène le trophée dans sa besace. Roberto Di Matteo, arrivé en cours de saison, termine l'année avec la FA Cup et la C1. Costaud. Le Bayern, lui, est à poil.

 

Clairement, Chelsea est venu pour bien défendre (premier tir à la 34ème). Ils ont le temps. L'avion retour n'est que jeudi. On se dit que cette finale va énormément ressembler à la demi-finale aller entre les Blues et le Barça. Tout se jouera sur le réalisme. Un réalisme qui fuit les godasses de Müller quand il claque sa reprise de volée du gauche hors du cadre. Les Allemands doivent être de gauche à en croire la propension de se mettre sur son mauvais pied au moment de conclure. Alors qu'il s'était amusé de Cahill d'une feinte de corps, Gomez dévisse sa frappe du gauche et dédicace son tir aux nuages.

 

A priori, la tactique mise en place par Di Matteo est là pour contenir les assauts bavarois. Le bloc défensif des Anglais est positionné très bas. Le trio offensif est un leurre, Drogba et Kalou redescendent fréquemment prêter main forte à leurs latéraux afin de bloquer les joueurs de couloirs allemands. Il ne faut pas l'oublier, cette finale oppose deux grands déçus. Le Bayern n'a rien gagné dans son pays, se payant même le luxe d'être violemment trimballé par le Borussia Dortmund en finale de Coupe (5-2). Du côté de Roman Abramovitch, seule la victoire permettrait à ses Blues de revenir en C1 l'année prochaine. Et force est de constater que personne n'ose prendre de risque. Au bout de 20 minutes de jeu, rien à déclarer. L'imprécision est omniprésente. Il faut attendre la première grosse séquence d'Arjen Robben pour frissonner un peu. Le gaucher perfore l'axe de Chelsea et envoie une praline sur le pied de Cech. D'un réflexe pédestre, le portier détourne la gonfle sur l'équerre de son but.

 

Chelsea rééditee son "exploit" de Barcelone

 

Le Bayern le sait, dominer stérilement Chelsea ne sert à rien. Les Allemands se font endormir par la défense anglaises. Chelsea attend très, très, très bas les Bavarois. Quasiment dans sa surface. Après tout, Messi et ses potes s'y sont cassés la gueule. Et comme les Catalans, les Allemands ouvrent la marque. Et comme le Barça, le Bayern se ravise suite à une position de hors-jeu. Même cause, même effet. Le plan de Chelsea est limpide : s'arracher, toujours s'arracher et encore s'arracher pour défendre chaque balle. Mieux, les Anglais ne se font même pas bouger. Ca pue la sérénité. A l'image d'Ashley Cole, le gaucher est toujours aussi impressionnant sur son côté gauche. Au delà de l'austérité permanente de cette finale - surement la plus faiblarde depuis 2003 - le Bayern s'en remet à Thomas Müller pour enfin se délivrer. Sur le 655eme centre du match, le numéro 25 pique sa tête et bat Cech avec l'aide de la barre transversale. Sur l'action décisive, Kroos délivre un café crème à son compatriote. Sans être génial, le Bayern a eu le mérite de ne jamais baisser les bras. C'est poussif, lent et prévisible mais l'important, c'est l'efficacité. Le genre de chose que Didier Drogba maîtrise à la perfection. Sept minutes après l'ouverture du score, l'Ivoirien smashe le cuir d'une tête rageuse sur une offrande de Mata sur corner (le seul de Chelsea durant le temps réglementaire). Neuer a la main gauche molle et laisse les Anglais revenir au score sur leur seule occase. Par son pion, Drogba valide le choix de Di Matteo. Déjà buteur en finale de Cup, le numéro 11 est un mec de dernier match (neuf buts en neuf finales disputées avec les Blues). Point.

 

A l'inverse, l'ancien attaquant de l'OM n'est pas un défenseur. Sur un crochet en carton de Franck Ribéry, Drogba fauche Lascarface dans la surface en début de prolongations. Penalty. Mais comme Robben n'a pas de mental, il balance une prune dans les gants de Cech. Le Hollandais est tout sauf un clutch player. Un malheur n'arrivant jamais seul, Ribery s'est flingué sur la faute et laisse Olic finir la finale à sa place. Le Bayern tire la gueule. Et les prolongations ne vont rien donner. Les Allemands sont abattus. Ils s'en remettent à Arjen Robben. L'homme au dribble unique : crochet extérieur enchainé d'une frappe contrée. Dans une petit finale, Chelsea l'emporte aux forceps. Aux tirs aux buts. A l'ancienne. Bien organisé (la méthode Di Matteo), Chelsea n'aura jamais été inquiété. La vieille garde aura fait le boulot. A savoir les Lampard, Cole (le meilleur joueur du match) et Drogba. Les trois hommes, avec Petr Cech, ont tenu l'équipe à bout de bras, ne paniquant jamais. On reverra cette équipe en C1 (avec Eden Hazard ?). Une équipe qui n'aura pas fait rêver. Mais on ne gagne pas une C1 par hasard... Côté Bayern, difficile de retenir quelque chose de positif de cette finale disputée à la maison. A l'image d'un Arjen Robben horripilant balle au pied. Le Hollandais est un plomb dans un collectif. Il ne pense qu'à sa gueule et ne sert à rien dans les moments chauds. Idem pour Ribéry, le melon en moins.

 

 

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