Publié le 16 Aug 2017 - 20:15
VALIDATION DES RESULTATS DES LEGISLATIVES PAR LES ‘’7 SAGES’’

Bby jubile,  l’opposition rue dans les brancards

 

Le miracle n’a pas eu lieu. Le Conseil constitutionnel est resté fidèle à sa tradition. Il n’a pas bouleversé la décision rendue par la Cour d’appel, suite aux élections législatives du 30 juillet 2017. Les acteurs, pas du tout surpris, ont toutefois des appréciations divergentes de sa décision.

 

‘’Nous sommes satisfaits’’

C’est la délivrance pour la majorité présidentielle. Leur victoire prononcée par la Cour d’appel a été confirmée, ce lundi, par le Conseil constitutionnel statuant en dernier ressort. Abou Mbow, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République, s’en réjouit : ‘’Ce n’est pas une surprise pour nous. Il ne pouvait en être autrement, puisque les élections se sont déroulées dans la transparence et la régularité. Les observateurs internationaux ainsi que les nationaux de bonne foi l’ont tous constaté. C’est pourquoi nous nous réjouissons de cette décision qui a été rendue par la haute juridiction.’’

Le vice-président de l’Assemblée nationale estime que ceux qui ruent dans les brancards sont juste de ‘’mauvaise foi’’. Pour lui, le Sénégal est une démocratie majeure qui ne peut nullement être ébranlée par les cris d’orfraie d’une opposition en perte de vitesse. Il déclare : ‘’Certains acteurs politiques sont immatures. Ils ne sont mus que par leurs intérêts individuels. Leur dessein est de nuire à l’image du Sénégal, mais c’est peine perdue. Les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, ont démontré qu’ils ont besoin d’hommes politiques majeurs, soucieux de la préservation de la stabilité nationale. Malheureusement, cette opposition n’est pas à la hauteur. Nous avons une belle victoire qui ne peut souffrir d’aucune contestation sérieuse.’’

 En ce qui concerne le recours déposé par sa formation sur le vote de Touba, M. Mbow justifie et minimise : ‘’Contrairement à l’opposition, nous n’avons jamais dénoncé des fraudes. Nous n’avons pas non plus mis en cause la probité d’une quelconque autorité administrative. Mais, à Touba, il y a eu des couacs énormes. C’est pourquoi nous avons jugé utile de déposer un recours. Maintenant que le Conseil constitutionnel a rendu son verdict, nous le respectons. Car nous avons confiance en notre justice. Nous ne sommes pas comme ces mauvais perdants qui ne représentent rien du tout, qui ont été sanctionnés par le peuple et qui crient partout à la fraude.’’

EL HADJ AMADOU SALL (PDS)

‘’Le Conseil constitutionnel a fermé les yeux sur la triche et la fraude’’

Pendant que la majorité jubile, l’opposition reste très amère. La pilule des législatives ne passe toujours pas. La Coalition gagnante Wattu Senegaal en veut terriblement aux organisateurs du scrutin du 30 juillet dernier.  Après le ‘’Pape du Sopi’’ qui a annoncé les couleurs de la révolte, Me El Hadj Amadou Sall, un de ses plus proches collaborateurs, enfonce le clou dans la ‘’gueule’’ de la majorité. A propos de la décision du Conseil constitutionnel, il déclare : ‘’Nous n’avons aucun commentaire. Nous avons dit, depuis le départ, qu’on ne fera pas de recours pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas eu d’élection. Puisqu’il n’y en a pas eu, nous ne pouvons accorder du crédit à tel ou tel autre aspect. Les législatives ont été organisées sur la base de la triche et de la fraude. Nous avons pris le voleur la main dans l’urne. Si le Conseil n’est pas capable, de lui-même, d’en tirer toutes les conséquences, nous n’avons aucun commentaire à faire de sa décision.’’

Sur sa lancée, Me Sall invite le peuple sénégalais à prendre ses responsabilités et à ‘’récupérer sa souveraineté usurpée par des voleurs’’. El Hadj Amadou Sall : ‘’Le peuple est seul détenteur de la souveraineté qu’il exerce à travers ses représentants. Il peut donc la récuser lorsque ces derniers sont des usurpateurs. Nous appelons donc le peuple à exercer directement sa souveraineté en balayant les usurpateurs.’’

Toutefois, l’avocat ne s’est pas empêché de donner un petit commentaire sur le recours introduit par leur mandataire en Europe de l’Est. Selon lui, ce recours prouve à suffisance la complicité de la haute juridiction. Interpellé à ce sujet, il rétorque : ‘’C’est différent parce qu’il y avait là une nullité absolue. Quelqu’un qui n’est pas sur les listes ne pouvait pas être candidat. Voilà ce que le Conseil a validé. Il a fermé les yeux sur la triche et la fraude.’’

Ainsi, la décision rendue ce lundi par les ‘’sept sages’ est un non évènement pour les membres de la Coalition gagnante Wàttu Senegaal. Même sur la confirmation de leur victoire à Touba, le responsable libéral ne s’enflamme pas. Il s’explique : ‘’Nous n’avons pas à nous en réjouir. Le voleur a volé partout : Dakar, Thiès Touba, Kédougou, etc. Mais dans certains endroits, il n’a pas pu emporter le butin. Vous comprendrez donc qu’on ne peut applaudir. Nous avons juste récupéré notre dû. Notre mission est de rattraper le voleur, de récupérer le reste du butin et de lui couper la main puisqu’il a volé’’, ironise l’avocat.

Répondant à ceux qui estiment qu’ils ne devraient pas siéger à l’Assemblée puisqu’ils ne cautionnent pas les résultats, il annonce avec la même ironie : ‘’C’est du n’importe quoi. Comme je vous l’ai dit, ce qu’on a récupéré nous appartient. On le prend et on poursuit le reste. Les usurpateurs ont intérêt à se taire, s’ils ont encore un peu de dignité.’’

Même son de cloche du côté de la ville sainte où le nouveau député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly confie que la décision n’a rien changé de leur état d’esprit. ‘’Nous nous attendons à cela. C’est la volonté populaire qui a été respectée. Les juges ne pouvaient pas en faire autrement’’. Pour le nouveau parlementaire, désormais, il n’y a qu’un combat qui vaille : celui de la libération de son ‘’frère’’ Serigne Assane Mbacké.   

ABDOU MBOW, PORTE-PAROLE ADJOINT DE L’APR

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