Publié le 3 Jul 2018 - 03:59
VERDICT DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO

Idy et Cie exigent la libération de Khalifa Sall 

 

Tout comme les partisans du maire de Dakar, le président de Rewmi, Idrissa Seck, et ses camarades de parti demandent au chef de l’Etat de tenir compte de l’arrêt de la Cedeao et de libérer Khalifa Sall.

 

La libération de Khalifa Sall devient apparemment une demande populaire, après le verdict rendu vendredi dernier par la Cour de justice de la Cedeao. Et ce n’est pas seulement ses partisans qui le réclament. Mais également ses alliés dont Idrissa Seck. Le président de Rewmi, dans une déclaration rendue publique hier, invite le président Macky Sall à se conformer à la légalité. ‘’Le parti Rewmi appelle solennellement les autorités du Sénégal, en premier lieu le président Macky Sall qui n’a de cesse instrumentalisé notre justice, à tenir compte de l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao du 29 juin 2018, pour libérer immédiatement Khalifa Sall. Aussi, notre pays doit-il tirer, sans délai, les conséquences juridiques de cet arrêt qui a un caractère contraignant pour tous les Etats membres de notre communauté, sans quoi l’image du Sénégal et de sa démocratie s’en trouvera encore écornée sur le plan international’’, lit-on dans la note.

Idrissa Seck et ses camarades d’exiger ainsi une attitude de responsabilité et de dignité à l’Etat du Sénégal, en lieu et place des justifications ‘’laborieuses’’ et ‘’infondées’’ des autorités nationales qui ne peuvent se soustraire du principe élémentaire qui fait qu’en droit pénal, les vices de procédure entrainent, ipso facto, la nullité de toute la procédure.

Idrissa Seck et ses camarades se disent navrés des positions ‘’incohérentes’’ défendues dans les médias par le ministre de la Justice, pourtant juriste de renommée, qui a pu affirmer, selon ses propres termes, que l’arrêt de la cour condamnant l’Etat du Sénégal ‘’ne remet pas substantiellement en cause la quintessence de la décision rendue par les juges nationaux’’. Ainsi, ils estiment que s’il lui restait encore la dignité de reprendre sa liberté scientifique de professeur reconnu, il serait le premier à reconnaitre qu'en droit pénal, la forme a autant d'importance que le fond.

Que dans ce dossier, les violations graves des droits de la défense, notamment de la présomption d’innocence, de l’immunité parlementaire et de l’assistance par un  conseil, relevées par cette cour impartiale, devraient se traduire par l’abandon de toutes les charges contre Khalifa Sall et consorts. De plus, ils refusent de comprendre que le même Garde des Sceaux puisse également méconnaître que les révisions apportées par le Protocole additionnel de 2005 relatif à la Cour de justice de la Cedeao ont renforcé les compétences de celle-ci qui peut désormais statuer légitimement en cas de saisine pour violation des Droits de l’homme commise dans un État membre sans attendre l’épuisement des procédures internes.

En vérité, ils relèvent que l’arrêt de la cour communautaire apporte une clarification utile à ce dossier qui a cristallisé toute une nation. ‘’Il est, d’une part, un véritable camouflet pour Macky Sall qui a voulu, de nouveau, utiliser la justice pour éliminer un adversaire politique gênant. Il légitime, d’autre part, le combat de tous les gens épris de justice tels que le président Idrissa Seck qui a porté ce dossier à l’intérieur du pays comme à l’international et l’a toujours défendu avec principe et intransigeance’’, soutiennent les partisans de l’ancien Premier ministre. Les ‘’Rewmistes’’ espèrent que la Cour d'appel, appelée à statuer sous peu sur ce dossier, tirera les conséquences de tous ces revers judiciaires et prononcera la libération sans condition de Khalifa Sall et de ses compagnons d’infortune.

ASSANE MBAYE

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