Publié le 15 Sep 2017 - 13:13
VICTIME D’UN CAS DE VOL ORGANISE

Madar mouille ses employés 

 

L’affaire N°41 a tenu en haleine, hier, la salle 1 du tribunal de Dakar, pendant près de cinq tours d’horloge. Il s’agit d’un cas de présumé vol en réunion qui a été très bien orchestré par une bande organisée au sein de l’entreprise MADAR.

 

Les faits se sont déroulés dans la nuit du dimanche 20 août dernier. Alors que l’agent Fara Diop était en service ce jour-là, Lamine Senghor, chauffeur dans la même entreprise, est venu récupérer des meubles appartenant à Abdou Niang, lui-même employé dans la même usine, Madar. Vu le caractère un peu inhabituel du chargement, Fara a décidé d’aller s’enquérir de la situation.

Sur place, il se rend compte qu’il n’y a aucun meuble. Par contre, il trouve de la matière première utilisée dans la fabrication des sachets plastiques appartenant à la société, prête à être sortie de l’usine. Pris sur le fait, Lamine Senghor et Abdou Niang tentent de le soudoyer. ‘’Ils m’ont demandé de ne rien dire et de laisser tomber. Devant mon intransigeance, ils ont essayé de même me soudoyer, en me proposant même la somme de 150 000 francs. Une proposition que j’ai catégoriquement refusée. La voiture est partie à vive allure m’empêchant ainsi de vérifier le chargement’’, déclare sereinement le témoin aux allures de lutteur. La marchandise volée est évaluée à 80 sacs de plastique équivalant à 1 500 000 francs CFA.

Interrogé, le chauffeur nie en bloc et affirme avoir acheté ces produits au port autonome de Dakar à un client qu’il dit ne pas connaître. Il sera enfoncé par sa femme. Réitérant qu’il était venu récupérer les meubles pour les amener chez lui, son épouse a déclaré : ‘’Les meubles étaient chez nous dès le dimanche matin’’. Cette affirmation est venue confirmer les dires des témoins Fara Diop et Abdou Karim Sall, selon qui le chauffeur a menti sur ses bagages. C’est par la suite que la société a décidé de porter plainte contre les présumés voleurs.

Une affaire trop compliquée

Les autres co-accusés ont répondu aux accusations d’association de malfaiteurs, de recel et de vol en réunion. Il s’agit de Oumar Dramé qui a mis en rapport le chauffeur et l’acheteur ; Ndioro Ndiaye qui a versé la somme de 1 200 000 F pour acheter le plastique ; El Hadj Amadou Thioye qui lui, a rédigé et signé l’acte de vente ; et Mbaye Sy Niasse, le second chauffeur qui a transporté la marchandise. Même si le procès a tiré en longueur, le suspense est resté entier. Le procureur a dans la foulée de son réquisitoire demandé une peine de 2 ans ferme pour Lamine Senghor, Mbaye Sy Niasse et Abdou Niang. Il a par contre requis la relaxe pour Amadou Thioye, Oumar Dramé et Mamadou Kane.

Après les plaidoiries des différents conseillers, qui ont unanimement demandé la relaxe pure et simple de leurs clients, vu la complexité du dossier, le juge a décidé de rendre son jugement aujourd’hui.  

CHEIKH DIOP

 

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