Publié le 2 Jul 2015 - 18:48
VIET VO DAO - MAMDOU DIOP, ENTRAINEUR EQUIPE NATIONALE

‘’On ne prend que ceux qui peuvent payer leur billet du voyage’’

 

Après la présélection, ce sont 11 Sénégalais qui ont confirmé leur participation aux Championnats du monde de viet vo Dao 2015 en Algérie. Selon le directeur technique national adjoint de l’Union sénégalaise de Vovinam viet vo Dao  et entraîneur de l’équipe nationale du Sénégal, c’est en fonction de leurs capacités à se prendre en charge. Avec l’absence d’appui, Maître Mamadou Diop, 4e dan, espère néanmoins hisser haut le drapeau.

 

Quand avez-vous démarré la préparation en vue des Championnats du monde de Viet vo Dao prévus en Algérie du 29 juillet au 2 août prochain ?

On vient juste de démarrer aujourd’hui (mardi). On devrait démarrer depuis janvier dernier mais cela n’a pu se faire.

Pourquoi ce retard ?

On est un peu particulier. On n’a pas le soutien de l’Etat, étant donné qu’on n’est pas encore une fédération, on est une association. On n’a pas donc le soutien qu’il faut. On attendait cet appui mais rien jusqu’à l’heure où je vous parle. Pour ne pas concéder trop de retard, il fallait procéder à la présélection. Parmi les 22 candidats, il fallait que ceux qui peuvent payer leur billet le confirment. Donc ce sont seulement ceux qui peuvent payer leur billet qui pourront partir en Algérie. Même pour les Championnats du monde de 2013 à Paris, on a payé nos propres billets. Diobérane (Sambou)… tout le monde a payé son billet. Ça a toujours été comme ça depuis longtemps mais on le faisait à l’ombre parce qu’on n’a pas de soutien. Maintenant, on a la confirmation de 11 candidats qui pourront payer leur billet.

Comment se fait la présélection ?

Ça se fait sur le plan technique d’abord. Même sur ce plan, il faut que le pratiquant soit polyvalent parce qu’au viet vo Dao, on a beaucoup d’épreuves à faire. Elles sont au nombre de 21 aux Championnats du monde. Donc plus tu as de candidats, plus tu as des chances de médailles. Des pays comme la France et l’Algérie tiennent des équipes de 25 combattants, parfois même 30. Ils ne veulent pas que le candidat tire sur plus de quatre épreuves. Donc comme on n’a pas ce nombre, on est obligé de sélectionner les candidats polyvalents. Ces présélections ont été organisées de décembre à début juin. C’est à partir de là qu’on a retenu les 11. Cela ne veut pas dire qu’ils sont les meilleurs au Sénégal mais c’est par rapport à leur capacité à payer leur titre de voyage.

Avez-vous des chances de médailles malgré ces difficultés ?

On espère avoir des médailles parce que les candidats sont bien, ils ont le niveau mondial. Mais si tu te prépares en essayant en même temps de te débrouiller de gauche à droite pour avoir de quoi payer, ça diminue tes capacités, tes performances. Ça t’affecte psychologiquement. Parfois, ils n’ont pas d’argent de poche. Mais dans l’ensemble, ils ont le niveau. Et à chaque fois, on revient des Championnats du monde avec des médailles.

Et vous n’avez toujours pas cette reconnaissance ?

C’était triste quand on était à Paris. On était partis sans le moindre soutien mais on a fait connaître davantage le Sénégal auprès des pays asiatiques parce qu’on a hissé le drapeau national très haut. On ne va pas dire Diop (Mamadou) ni tel mais plutôt le Sénégal. Après ce succès, tu rentres au pays et tu essaies de trouver de l’argent pour payer tes dettes. C’est la triste réalité.

Donc c’est le candidat qui se prend en charge du voyage jusqu’à l’hébergement ?

Heureusement que l’Algérie a promis de nous prendre en charge sur tout ce qui est hébergement et restauration. Lors de la précédente édition, c’est le candidat qui s’est totalement pris en charge. Mais on le fait par amour et passion.

ADAMA COLY

 

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