Publié le 2 Nov 2019 - 02:41
VIOL & PEDOPHILIE

L’adolescente et le meilleur ami de son père

 

Idrissa Dramé a comparu devant le tribunal des flagrants délits, pour viol et pédophilie au préjudice de M. Diédhiou, âgée de 17 ans révolus. Le prévenu nie les faits qui lui sont reprochés. Il sera fixé sur son sort, ce 31 octobre 2019.

 

M. Diédhiou est une adolescente âgée de 17 ans révolus, d'une fratrie de 2 enfants fréquentant l'école coranique, et confiée à sa grand-mère depuis son enfance. Chaque année, elle passe les grandes vacances chez sa mère, une femme de ménage domiciliée aux Almadies. C’est là où, dit-elle, depuis 2015, elle est victime des agissements d’Idrissa Dramé qui se trouve être un ami de longue date de son père. Selon la jeune fille, le prévenu avait une clef de la maison qui lui a été confiée par son papa. De ce fait, il avait tout le temps accès à la demeure.

Ainsi, Idrissa abusait d’elle, à chaque fois qu’il en avait l'occasion, autrement dit presque tous les jours. M. Diédhiou ajoute même qu’elle s'était fait avorter, l'année dernière, dans un hôpital à Ngor, accompagnée d’Idrissa Dramé, son violeur et meilleur ami de son père. Ces propos tenus lors de son audition ont été réitérés devant le tribunal des flagrants délits.

La victime souligne que sa petite cousine, F. Fall, âgée de 10 ans, a surpris son bourreau en train d’abuser d’elle. Cette dernière a été entendue en qualité de témoin. Elle a déclaré devant le tribunal : ‘’Tonton Idrissa m'avait envoyée à la boutique acheter du thé et du sucre. À mon retour, j'ai toqué en vain à la porte de ma grand-mère où je l'avais laissé. Je suis passée par la porte de derrière et j'ai pu accéder à la chambre. Je l'ai trouvé en caleçon sur M. Diédhiou qui avait sa robe. Je suis ressortie de la chambre et j'en ai parlé à ma grande cousine.‘’ Lorsque la représentante du parquet lui a demandé si elle était allée en parler à sa tante (la mère de M. Diédhiou), elle a répondu : ‘’C'est elle-même qui m'a demandé si j'avais vu quelque chose d'étrange entre tonton et M. Diédhiou. Je lui ai raconté ce que j'ai vu : Idrissa couché sur M. Diédhiou.‘’

La maman, visiblement meurtrie, a commencé par dire qu'elle n'a jamais été au courant de ce qui se passait entre celui qu'elle a toujours considéré comme le meilleur ami de son époux et membre de la famille, et sa fille. ‘’Tout ce que je sais de cette histoire, c'est F. Fall, ma nièce, qui m'en a fait part. Après cela, j'ai amené ma fille en consultation chez le gynécologue qui, après examen, m'a notifié qu'elle a, depuis un bon moment, commencé à avoir des relations sexuelles‘’, a-t-elle témoigné, avant de réclamer 500 mille pour les dommages causés.

Entendu à son tour, le prévenu a évoqué une vielle rancune de la femme de son meilleur pote contre lui. ‘’Un soir, aux alentours de 22 h, j’ai aperçu M. Diédhiou dans la rue avec des hommes. J'en ai parlé avec son père qui, à son tour, s'est rudement acharné sur sa mère. Depuis ce jour, elle m'en veut à mort‘’, s'est-il défendu. Pour enfoncer le clou, il a ajouté avoir surpris M. Diédhiou avec un homme, dans la chambre de sa mère, qui était en serviette. Il en aurait même parlé à la tante de la partie civile. Toujours est-il que le prévenu a ajouté qu'il a des enfants, de surcroit, des filles plus âgées que la partie civile qu'il a toujours considérée comme son enfant. Que, pour rien au monde, il ne lui aurait traversé l’esprit d’entretenir des relations charnelles avec elle. ‘’Je connais cette famille depuis belle lurette. Je m'y rends tous les jours et parfois même plusieurs fois dans la journée. D'ailleurs, j'y ai même un poulailler et j'y vais nourrir mes poules, chaque matin‘’, s'est-il dédouané.

Le père de la partie civile s’est montré, lui, circonspect. Car, même s’il se dit déçu des agissements de son ami, il est partagé. D’ailleurs, il a confirmé qu’Idrissa lui avait dit avoir déjà vu sa fille dans une mauvaise posture.

La présumée victime, M. Diédhiou, qui a été constante depuis l’enquête préliminaire, autant que le prévenu, a appuyé le témoignage de sa petite cousine qui les auraient surpris. Mais là où le bât blesse, est qu'elle avait dit, depuis l’enquête préliminaire, que F. Fall les avaient trouvés en plein ébats sexuels, alors que, devant le tribunal, après plusieurs interrogations de la représentante du parquet, la fillette de 10 ans a changé de version et certifié que M. Diédhiou avait sa robe et son slip. N’empêche que M. Diédhiou maintient avoir été abusée, depuis 2015, à chaque fois qu’elle vient chez sa mère, lors des vacances scolaires et à chaque fois qu'elle s’est retrouvée seule avec Idrissa Dramé, pour ainsi dire, presque tous les jours.

‘’L’année passée, je suis tombée malade’’

‘’A chaque fois, il me menaçait avec un couteau et promettait de mettre fin à mes jours, si j'osais en parler. L’année passée, je suis tombée malade. Il l'a remarqué et m'a amenée dans un hôpital pour me faire avorter, puisque j’étais en état de grossesse. Il m'a sommée de faire l'effort de bien me tenir devant mes parents pour qu'ils ne se doutent de rien‘’, a-t-elle confié. Avant de laisser entendre qu’elle n’a jamais eu le courage d'en piper mot à quelqu’un, de peur de représailles.

La représentante du parquet ayant trouvé les faits constants, a requis une peine de 10 ans ferme à l'encontre du prévenu. Maitre Abdy Nar Ndiaye de la défense a plaidé la bonne foi et la moralité de son client qui est une victime dans cette affaire où la maman de la partie civile cherche à se faire de l’argent sur son dos.

‘’Le prétendu témoin a été influencé. Il n’est nul doute, d'après le rapport de l'expertise médicale, que la partie civile s'est fait déflorer depuis un moment. Mais mon client vous a bien dit qu'il l'a, à plusieurs reprises, vu avec des hommes et qu’il lui a semblé de mœurs légères. Ces hommes avec qui il les a surpris, plus d'une fois, ont bien pu être les auteurs de ces nombreuses relations sexuelles et non mon client. Cette famille ne cherche qu'un bouc émissaire et un pigeon à plumer‘’, a-t-il argué.

L’avocat dit avoir fait une enquête de moralité auprès de l’employeur de son client qui ne lui a notifié que du positif sur son comportement, avant de demander de le renvoyer des fins de la poursuite, puisque, selon lui, il n’y a ni viol ni pédophilie. D’autant que, dans ses déclarations, la partie civile a, à plusieurs reprises, notifié qu'elle se faisait abuser, chaque année, entre juillet et octobre, alors que, dans le procès-verbal, elle avait confessé avoir été séduite au mois de décembre.

Idrissa Dramé sera fixé sur son sort ce 31 octobre 2019.

FAMA TALL (STAGIAIRE)

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