Publié le 1 Aug 2018 - 11:34
VIOLENCES CONJUGALES A TOUBA

Une dame battue à sang à cause d’une moustiquaire

 

Les internautes ont été rebutés, hier, par la vidéo d’une dame avec des blessures ensanglantées au dos, aux bras et au visage. Ndèye Coumba Diop, elle s’appelle, porte ainsi les stigmates des coups que lui a infligés son mari Bara Sow. Son seul tort, c’est d’avoir soulevé un pan de la moustiquaire qu’avait mise son époux. Si une partie de sa famille a voulu étouffer l’affaire au nom du fameux ‘’mougne’’ que les femmes mariées doivent porter en bandoulière, elle a finalement atterri sur la table du procureur. Hier, Me Abdoulaye Babou a déposé une plainte pour coups et blessures volontaires. D’après l’avocat, la plainte a été déposée auprès du procureur du tribunal d’instance de Mbacké avec, à l’appui, un certificat médical faisant état d’une incapacité temporaire de travail de 15 jours avec des blessures profondes par fil électrique.

Me Babou est également revenu sur les faits, en précisant qu’ils se sont déroulés dans la nuit du 28 au 29 juillet derniers. ‘’Comme il fait chaud à Touba, Bara Sow a installé une moustiquaire. La dame est claustrophobe, elle a soulevé un pan. Ce que n’a pas supporté son mari qui l’a battu à sang avec un fil électrique, puis il l’a chassée nuitamment. Il a confisqué son téléphone et a pris la fuite. Ndèye Coumba est arrivée presque nue chez elle’’, a raconté le conseil au téléphone. Il a confié que certains proches de la dame ont tenté d’étouffer l’affaire, mais quelques membres de la famille s’y sont opposés farouchement. Parce qu’en quatre mois de mariage seulement, c’est la seconde fois que la jeune dame a été victime de violences conjugales.

D’après, Me Babou, c’était d’abord le jour de la Korité. Mais, cette fois-ci, la famille a trouvé que l’affaire est trop grave pour rester impunie. Il s’y ajoute, d’après notre interlocuteur, que le dossier a pris une autre tournure, grâce à l’Association des juristes sénégalais (Ajas).  C’est pourquoi l’avocat souhaite que le ministère de l’Intérieur, qui s’est aussi mêlé de l’affaire, ne s’arrête pas en si bon chemin et se soucie davantage des victimes. ‘’Ce qui est regrettable dans notre société, c’est qu’il y a plusieurs cas de viol étouffés et même des meurtres. Quand il y a une violence conjugale, on essaie de la régler sous l’arbre à palabres’’, s’est désolé Me Babou tout en saluant le rôle joué par les réseaux sociaux dans cette affaire qui a suscité le buzz sur la toile.

 

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