Publié le 19 Feb 2019 - 11:00
VIOLENCES ELCTORALES A TAMBA

14 membres du Pur écroués, 12 autres relâchés

 

Les choses se corsent pour 14 des 26 membres de la garde rapprochée du candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) arrêtés, suite aux violences électorales survenues à Tambacounda. Hier, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Les trois ont été écroués pour meurtre. Il s’agit des nommés O. Sidibé, A. Ndiaye et M. Sène, en détention préventive depuis hier, à la prison de Tamba. Ils y séjournent avec 11 autres inculpés pour coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme blanche.

En revanche, les 12 restants ont fait l’objet d’un classement sans suite, à l’issue de leur déferrement au parquet près le tribunal de grande instance de Tamba. Les inculpés ont été arrêtés le 11 février dernier, suite aux échauffourées survenues entre militants du Pur et de Benno Bokk Yaakaar au quartier Dépôt de Tambacounda. Deux morts et plusieurs blessés dont des journalistes ont été enregistrés. L’une des victimes a été poignardée et la seconde a été heurtée par l’un des bus du convoi qui fuyaient les pluies de pierres.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, El Hadj Issa Sall a tenu pour responsable des évènements les ‘’sbires’’ de Benno Bokk Yaakaar et le chef de l’Etat en personne ainsi que le ministre de l’Intérieur. Le candidat du Pur n’avait pas manqué d’accuser ouvertement le commissaire d’alors de Tamba d’avoir été du côté de leurs assaillants. ‘’N’eût été la bravoure de nos agents de sécurité, nous serions tous morts. Nous n’avions aucune protection. Au contraire, nous avions senti une complicité du commissaire de police’’, avait soutenu M. Sall. Il avait déclaré que lorsque son cortège fuyait les attaques des jeunes, le policier l’a retenu pendant une heure dans un coin. Par la suite, il lui a avoué avoir fait exprès de les retenir, pour avoir la composition du cortège et entendre certains de ses membres.

Mais le Pr. Sall croit savoir que ‘’c’était comme s’il voulait inciter les jeunes à se rapprocher d’eux’’. ‘’Ce qui était le cas. Nous étions dans une vingtaine de voitures et la seule solution qui s’offrait à nous, c’était de reculer pour ne pas être exterminés, car une pluie de pierres s’abattait sur nous. Ce qui a occasionné une seconde victime’’, racontait-il. Et de poursuivre : ‘’A notre sortie de Tamba, nous avons vu un pick-up décharger des jeunes et des conducteurs de Jakarta qui nous jetaient des pierres. Le bilan est lourd : une dizaine de voitures caillassées, 4 voitures calcinées, plusieurs blessés de tous les côtés.’’ 

La suite, le commissaire a été relevé de son poste. El Hadj Issa Sall a, pour sa part, commis un pool d’avocats coordonné par Me Ousseynou Gaye.

 

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