Publié le 24 Feb 2012 - 10:19
VIOLENCES ELECTORALES

L’UMS demande au parquet de s’auto-saisir et flingue le commissaire Harona Sy

Le commissaire Harona Sy en pleine action

Les manifestations qui ont émaillé la campagne électorale avec leur lot de morts et de blessés ont fait sortir l’UMS de sa réserve. Dans un communiqué dont « EnQuête » détient copie, les magistrats ‘’déplorent ces événements tragiques’’. Le bureau exécutif de l’UMS ne s’est pas limité à une indignation mais il ‘’exhorte les magistrats compétents à se saisir de tous les faits constitutifs d’infractions à la loi pénale commis à l’occasion de ces manifestations et à leur donner toutes les suites judiciaires qui s’imposent’’. Ceci, ‘’quels que soient leurs auteurs’’, a précisé le bureau exécutif qui interpelle sans le citer nommément, le procureur de la République.

 

Le commissaire Harona Sy du Commissariat central de Dakar accusé de procéder à des arrestations tous azimuts sur instruction du ministre de l’Intérieur, est également dans la ligne de mire de l’UMS. ‘’ Le bureau exécutif a constaté que des officiers de police judiciaire ont, dans le cadre d’enquêtes préliminaires, ordonné des mesures de garde à vue, sur instructions du Ministre de l’intérieur, sans en informer le Procureur de la République, voire même contre son avis’’, font remarquer les magistrats. L’UMS qui fait allusion à l’arrestation d'Alioune Tine et récemment de membres de ‘’Y en a marre’’ entre autres de rappeler : ‘’La police judiciaire est exercée sous la direction du procureur de la République ’’. A ce titre, précise l’UMS : ‘’Les officiers de police judiciaire sont tenus de l’informer sans délai des crimes, délits et contraventions dont ils ont connaissance’’.

 

Outre le non respect des procédures, le juge El Hadj Abdou Aziz Seck et ses collègues fustigent également les abus notés durant l’intervention des policiers. ‘’Les abus commis par les officiers de police judiciaire dans l’application des mesures de garde à vue peuvent entraîner le retrait temporaire ou définitif de leur qualité d’officier de police judiciaire, sans préjudice des autres sanctions qui pourraient leur être appliquées’’, rappelle l’UMS qui semble être en phase avec le Procureur de la République qui selon le journal ‘’Le Quotidien’’ a saisi la chambre d’accusation pour qu’elle statue sur le cas de Harona Sy dont les agissements sont fortement dénoncés.

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