Publié le 2 Aug 2019 - 09:56
VIOLENCES ENTRE POPULATIONS DE KOCOUM ET DE SOBALY

23 personnes arrêtées et jugées aujourd’hui

 

Une bagarre rangée entre des habitants de deux villages du département de Goudomp, dans la région de Sédhiou, a fait, le 10 juillet passé, plusieurs de victimes. Sur instruction du procureur de Kolda, une enquête a été ouverte et a permis l’arrestation de 23 personnes qui feront, ce jour, face au juge.

 

Chef du village de Sobaly, un bourg situé dans la commune de Kolibantang, dans le département de Goudomp, Dialiba Diébaté a mobilisé, le 10 juillet dernier, tous les hommes valides de son village, pour aller aux champs. Il tenait à donner à chaque famille un lopin de terre à labourer. Le groupe a été surpris de constater qu’une partie de leur domaine est entamée et labourée par les habitants du village voisin, Kocoum. Quand les premiers nommés ont voulu, malgré tout, procéder au partage comme décidé, les habitants de Kocoum ont opposé un niet catégorique. Suffisant pour qu’une bataille rangée éclate entre les populations de ces deux localités.

Les deux camps, munis de pierres, de coupe-coupe et de fusils, se sont livrés à un combat sans merci dans les rizières. Des blessés sont dénombrés de chaque côté. Avant l’arrivée des gendarmes de Samine, les protagonistes avaient déjà vidé les lieux et regagné leurs villages respectifs.

Sur instruction du procureur près le tribunal de grande instance de Kolda, les gendarmes de Samine ont procédé à l’arrestation de 23 personnes demeurant dans les deux villages. Elles feront face au juge, aujourd’hui.

Le litige pourrait peut-être être réglé une bonne fois pour toutes, après ce qu’on peut appeler l’échec de la solution du sous-préfet de Kolibantang. 

En effet, jadis, les populations de Sobaly, de Kocoum, de Bonconding et de Mobaya, des villages situés dans la commune de Kolibantang, département de Goudomp, dans la région de Sédhiou, exploitaient des rizières communes sans heurts. Mais cette cohabitation  pacifique  s’est dégradée au fil du temps. Aujourd’hui, les villageois de ces différentes zones se regardent en chiens de faïence. Chaque partie veut fixer des limites à l’autre. Ils ne veulent tout simplement plus partager la vallée. Ce qui avait poussé le sous-préfet de Karantaba a procédé à un découpage de la vallée, en attribuant à chaque village plusieurs hectares. Des piquets délimitant chaque propriété ont été implantés. Malheureusement, ce partage n’a jamais fait l’unanimité. Car les habitants de Kocoum estiment être lésés. Ils ne comprennent pas que Sobaly, qui est à plusieurs kilomètres  de leur patelin, puisse avoir des terres arables jusqu’à 300 m des leurs. Une proximité qui les dérange au plus haut point.

Les habitants du village incriminé évoquent le caractère traditionnel de ces terres conquises par leurs grands-parents. Elles ne peuvent reconnaître une quelconque légitimité de Kocoum sur ces dernières.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

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