Publié le 13 Jan 2012 - 18:25
VIOLENCES POLITIQUES AU SÉNÉGAL

L'UE met en garde le gouvernement de Wade

Dominique DELLICOURT

 

La violence politique dramatique de jeudi a mis les partenaires techniques et financiers du Sénégal dans tous leurs états. Certains ont manifesté sans ambages leur profonde inquiétude au pouvoir d'Abdoulaye Wade. Ainsi, EnQuête a appris de bonnes sources que l'Union européenne a adressé, hier, à ce propos une lettre au gouvernement pour s'émouvoir des ''graves incidents'' du 23 décembre survenus à la mairie d'arrondissement de Mermoz-Sacré-Coeur dirigée Barthélémy Dias, et au domicile du professeur Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ligue démocratique (LD).

 

 

Des nervis à bord de plusieurs véhicules ont investi ce jour ces lieux, provoquant un échange de coups de feu à la mairie de Mermoz-Sacré-Coeur qui aurait été fatal à un jeune de 34 ans, Ndiaga Diouf, identifié comme un des assaillants. A en croire nos interlocuteurs, les ambassadeurs de l'Union européenne au Sénégal, ont redit leur ''souci'' face à ce type de provocation par des nervis ou milices. Ils ont invité une fois de plus le gouvernement sénégalais à empêcher ce genre de dérive. Notamment en prenant les dispositions qui s'imposent pour que les manifestations d'hier se déroulent sans violence.

 

 

Il faut dire que la situation de tension ambiante que vit le pays inquiète également les Etats-Unis et bien des pays d'Afrique et autres personnalités d'envergure internationale. Surtout depuis les émeutes du 23 juin faisant échec à la tentative de Wade de faire voter à l'Assemblée nationale un ticket vice-président et président couplé à un projet de se faire éligible avec 25% des suffrages au premier tour.

 

 

Il s'y ajoute la contestation par l'opposition et des pans de la société d'une candidature du président Wade à un troisième mandat au motif que la Constitution ne donne droit qu'à deux magistratures. Et c'est EnQuête qui a révélé que, outre le Département d'Etat des Etats-Unis et des congressmen dont Donald Payne et Ed Royce, l'ancien secrétaire d'Etat, Madeleine Albright, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Koffi Annan, ainsi que le parlementaire britannique Lord David Steel, ont écrit des lettres à Wade pour le dissuader de se présenter à la présidentielle de 2012. C'est pour le moment resté lettre morte, alors qu'un scénario à la Gbagbo plane sur sa tête.

 

 

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