Publié le 17 Jul 2017 - 18:16
VIOLENCES SPORTIVES AU STADE DEMBA DIOP

Week-end noir !

 

Expression plurielle de la violence. Le pire, qui a été évité de justesse à Grand-Yoff vendredi, s’est produit au stade Demba Diop, le lendemain. Le bilan provisoire fait état de  8 morts et de plusieurs dizaines de blessés.

 

Samedi funeste. Week-end noir. Mauvaises ambiances politiques. Mauvaises ambiances sportives. Pauvres victimes !  Du champ politique à l’arène sportive, la violence s’est exprimée. Elle a  encore décimé des âmes, fait gicler du sang. Le sang sénégalais. A Demba Diop, ce samedi, le premier bilan des affrontements sanglants entre supporters de Us Oukam et ceux du Stade de Mbour plonge le public dans une hystérie collective.  Dans l’émoi et la panique. Le chiffre de 8 morts est déjà avancé. Les blessés se comptent par dizaines. Le spectacle de désolation est digne d’un fil de guerre.

Des habits, des montres, chaussures et autres objets de valeurs jonchent les gazons. D’un coin à l’autre, on aperçoit des supporters à même le sol qui agonisent avec des plaies béantes et certains de leurs membres amputés. Des trainées de sang un peu partout. Les cris de révolte et les pleurs retentissent des cœurs. ‘’Sama doom’’ (mon enfant), s’élève une voix féminine au milieu de la foule. La dame se tient à 5 mètres de là où sont étalés les corps des 8 supporters décédés. Les dépouilles recouvertes d’un tissu rouge-noir de la Samu sont encerclés par un cordon policier qui empêche les curieux de s’avancer.

 A l’image de cette dame, d’autres proches des victimes arrivent sur les lieux. Face à la cruauté du drame, ils sont inconsolables. C’est dans ces circonstances que les premières ambulances font leur irruption en nombre. Les premiers constats sont faits, immédiatement. Les équipes de la Samu se mettent à panser les blessures en plein air. D’autres seront mis en situation de perfusion sur place. Des supporters surchauffés s’en prennent vertement aux policiers qu’ils accusent d’être inefficaces.

Le sport mal encadré, ne cesse-t-on de le répéter, déchaine des passions. Des passions incontrôlées qui débouchent forcément sur la violence. Et c’est cette violence au sens primaire qui a produit l’horreur au stade Demba Diop, ce samedi. Dans ce même endroit, se jouaient concomitamment deux finales. D’un côté, la finale du championnat de basket (hommes), à Marius Ndiaye,  entre Saint-Louis Basket Club (SLBC) et l’As  Douanes. De l’autre, la finale de la Coupe de la Ligue entre Stade de Mbour et Us Ouakam. Inutile de souligner la marée humaine qui déferlait sur les lieux, dès l’après-midi. Avant le début du match, les Forces de l’ordre submergées avaient tous les problèmes à canaliser ces foules de jeunes agités qui ralliaient le stade avec des cars rapides. Cette atmosphère était déjà, pour les avertis, les prémisses d’un cocktail explosif, malheureusement, qui n’a pas pu être évité.

MAMADOU YAYA BALDE

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