Publié le 4 Oct 2013 - 13:59
VISITE DE PROXIMITÉ A COLOBANE

Pape Diop fait la cour aux ambulants

 

 

Pour la «reconquête» de la mairie de Dakar aux élections locales du 16 mars 2014, Pape Diop ne perd pas de temps. L’ancien maire de la capitale est en effet sur le terrain depuis quelques semaines. En visite hier à Colobane, flanqué de quelques membres de son parti, il a rencontré des marchands ambulants qui, bien qu’occupés, ont pris le temps et le soin de l’écouter avant d’exprimer leur courroux à l’endroit du pouvoir. «Nous voulons de l’eau et de l’électricité. Macky nous a déçus», lance un jeune homme tout en sueur. Malgré un soleil de plomb, l’ancien président du Sénat, qui a slalomé entre les étals, a tenu à «recueillir le maximum de doléances».

Mais tout le monde ne semble pas enthousiasmé par la visite du leader de Bokk Gis-Gis. Comme ces jeunes qui ont l’impression d’être des moutons de Panurge. «Moi, je ne crois plus à ces hommes politiques, dit un jeune commerçant. Ils ne racontent que des histoires pour être élus». D’ailleurs, son voisin attire l’attention de Pape Diop sur la duplicité de… l’électorat du célèbre marché Colobane qu’il semble bien maîtriser. «Ces gens (les marchands ambulants) ne croient en personne, dit-il. Si un autre homme politique vient aussi ici, vous allez penser qu’ils sont avec lui».

Après le marché, Pape Diop et sa délégation se sont rendus au parc à mazout où les attendaient des teinturiers. A ces derniers, l’ex-édile de Dakar n’a pas voulu faire des promesses. Il s’est juste contenté de charger le gouvernement qui «ne soutient pas suffisamment les artisans». «Le pays ne peut se développer sans le secteur de l’artisanat. Je ne peux pas comprendre que les sénégalais importent des cuup, alors que nous en faisons dans ce pays.

 

...Et tire sur les entreprises françaises

Pape Diop a par ailleurs jugé «grave» la décision du ministre de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye, d’autoriser l’importation de la volaille. Cela risque de «déstructurer» un secteur «détenu à 100% par des sénégalais qui y ont investi des milliards de francs Cfa et qui emploient 30 000 personnes». Or, pour l’ancien président du Sénat, un pays ne peut se développer sans mettre en avant la «préférence nationale». Ce qui n’est pas le cas au Sénégal où les secteurs stratégiques de l'économie nationale sont aux mains d'entreprises étrangères. A titre d’exemple : «Au Mali, Total (ne) détient (que) 15% du marché du secteur pétrolier. Ici, au Sénégal, on voit Total, Shell, Oilibya, etc». Ce n’est pas tout. «Vous prenez le cas de Orange, filiale de France Télécom. Lorsque vous achetez en France un téléphone portable à 10 euros, soit 6 500 F Cfa, tu as et le téléphone et le fixe et l’Internet gratuitement pour tout le mois. Au Sénégal, l’abonnement est à 25 000 F Cfa. On nous suce !», s’alarme Pape Diop. C’est aux environs de 13 heures que la randonnée a pris fin.

 

 

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