Publié le 11 Jun 2018 - 18:26
VISITE A FATICK

Gakou défie Macky Sall et démonte Amadou Bâ

 

En dépit des assurances du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba, le leader du Grand parti, Malick Gakou, persiste à dire que les caisses de l’Etat sont vides. En visite à Fatick, dans le fief du chef de l’Etat, l’ex-dauphin de Moustapha Niasse ne s’est pas gêné de déclarer le pays en faillite, faute d’une gestion sobre et vertueuse.

 

Malick Gakou a été, ce week-end, à Fatick. Dans le cadre de ses tournées politiques en perspective de la prochaine élection présidentielle, le leader du Grand parti a marché sur les plates-bandes du chef de l’Etat. Dans le fief du président de la République, Malick Gakou s’est mis à vilipender Macky Sall devant ses militants. ‘’Le président de la République a trahi l’espoir des Fatickois. Il suffit de sillonner les rues de Fatick pour lire sur le visage des populations toute leur déception. Le gouvernement n’a pas su réaliser les innombrables attentes qu’elles étaient à même d’attendre d’un fils du terroir. Ses populations nous ont exprimé leur déception, leur désespoir, leur désarroi, mais également leur volonté commune et manifeste d’accompagner le candidat de l’espoir afin de changer le Sénégal’’, déclare-t-il.

Poursuivant dans ses attaques contre le régime, Malick Gakou de soutenir que le pays traverse une crise sans précédent. Selon lui, le régime, après avoir plongé le pays dans l’‘’abîme’’, est aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés, surtout financières. A en croire l’ancien ministre du Commerce, les assurances du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp) cachent mal une vive tension financière. ‘’Je n’ai pas besoin de démontrer encore une fois que le pouvoir a des difficultés. L’Etat a une dette intérieure de plus de 400 milliards. Tout le monde sait, aujourd’hui, que notre pays a un taux d’endettement qui avoisine les six mille six cents milliards de francs Cfa. Nonobstant l’eurobond qui a été récemment contracté à Paris. Notre pays frôle quasiment les 68 % de notre Pib, en ce qui concerne le ratio Pib-endettement qui, bientôt, va dépasser le critère de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa)’’, déclame-t-il. Avant de poursuivre : ‘’Tout le monde sait que les caisses de l’Etat sont vides. C’est une lapalissade que de le dire.’’

A supposer que les caisses de l’Etat sont pleines comme le soutient le ministre de l’Economie Amadou Bâ, le président du Grand parti de se demander alors pourquoi l’Etat tarde à honorer ses dettes. ‘’Si l’Etat a de l’argent, il n’a qu’à payer ses dettes. Comment comprendre qu’il garde de l’argent et traine en même temps des dettes ? Non, l’Etat n’a pas d’argent. Il est en faillite et ceux qui dirigent le pouvoir le savent bien’’.

Sur les raisons de cette faillite, Malick Gakou pointe du doigt le Plan Sénégal émergent qui, selon lui, plutôt que de développer le pays, l’a entrainé dans la précarité et la pauvreté. ‘’Le Pse a rendu beaucoup plus vulnérable la qualité de vie de nos populations avec un renchérissement sans précédent du coût de la vie, un chômage endémique des jeunes qui bravent la mer pour rejoindre l’Europe, entre autres contrecoups’’.

‘’L’échec de la politique économique et sociale de Macky Sall n’est plus à démontrer. Le président, après avoir promis cinq cent mille emplois à la jeunesse, au terme de son magistère, et constaté de manière réelle l’échec de sa politique d’emploi, n’a rien proposé à la jeunesse et aux femmes de notre pays qu’une délégation à l’entreprenariat rapide. D’ailleurs, les jeunes que j’ai eu à rencontrer l’ont appelé ‘délégation au suicide rapide’’, persifle-t-il. Avant d’ajouter : ‘’La jeunesse de mon pays ne mérite pas cela. C’est la raison pour laquelle les femmes et les jeunes ont tous manifesté leur volonté commune de ne ménager aucun effort afin d’accompagner le candidat de l’espoir que je suis, afin qu’au soir du 24 février, nous puissions célébrer la perspective du Sénégal du développement.’’

C’est d’ailleurs pour renverser cette tendance que le leader du Gp propose des solutions structurelles dans son projet de société articulé autour du Programme alternatif Suxali Sénégal (Pass). Pour endiguer le chômage des jeunes, il annonce la mise sur pied d’un fonds d’appui à la jeunesse, à travers la mise en place d’un revenu minimum d’insertion (Rim) qui permettra à tout jeune Sénégalais âgé de 18 à 30 ans, qui ne travaille pas ou ne dispose pas de revenu, de travailler pour son développement personnel et de contribuer au rayonnement et au développement économique et social de son pays. ‘’Nous avons décidé de donner à cette jeunesse un Rim de 120 000 F par année, pendant cinq ans, pour leur permettre de développer de l’entreprenariat durable et concret’’, déclare-t-il.

KHADY NDOYE (FATICK)

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