Publié le 15 Feb 2020 - 21:09
VISITE POMPEO AU SENEGAL

La signature de cinq accords annoncée

 

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo arrive, cet après-midi, à Dakar. La capitale sénégalaise est la première étape d’une série de visites en Afrique. Il y signera, avec son homologue Amadou Ba, cinq accords, selon un officiel américain. Qui annonce que 18 entreprises américaines souhaitent s’installer au Sénégal.

 

Du 15 au 19 de ce mois, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, sera entre le Sénégal, l’Angola et l’Ethiopie. Il sera à Dakar, samedi après-midi, et poursuivra son chemin dimanche. Le temps de la visite est certes court, mais sera intense. Différentes activités figurent dans l’agenda de M. Pompeo qui signera cinq protocoles d’accord liant son pays au Sénégal, d’après un officiel américain. Cette visite coïncide avec la célébration des 60 ans de coopération entre les deux pays. Mais il n’est pas là pour cela.

Le Sénégal est, selon un officiel américain, l’un des leaders, en Afrique, de la croissance économique, du commerce, mais également de l’investissement privé, autant que le sont l’Ethiopie et l’Angola.

Ainsi, dans l’agenda de visite de Mike Pompeo, une place privilégiée est accordée au secteur privé. Il est prévu un forum avec le patronat sénégalais, au cours duquel les cinq protocoles d’accord seront exposés en détail. Notre interlocuteur n’a pas souhaité s’épancher sur cette question, voulant laisser la primeur à son secrétaire d’Etat de le faire. Mike Pompeo aura diverses occasions pour le faire, car en sus de ce forum, il est prévu une conférence de presse le dimanche au ministère des Affaires étrangères, après une réunion bilatérale avec son homologue sénégalais. Auparavant, il sera reçu par le président Macky Sall au palais.

Une rencontre avec des jeunes figure dans le planning de Mike Pompeo. Il sera au Cesag pour donner aux jeunes Africains les moyens de se prendre en charge. Ils veulent ainsi s’assurer que cette tranche de la population puisse constituer un vecteur de croissance économique. Cette jeunesse de la population africaine étant un atout, il faut l’exploiter au profit du continent. Comme il faut promouvoir le dialogue islamo-chrétien qui impressionne bien des peuples à travers le monde, il sera vanté à Mike Pompeo qui assistera à un service religieux auquel prendront part des communautés chrétiennes et musulmanes.

Le Sénégal, pays ‘’exportateur de la sécurité’’

De toute l’Afrique de l’Ouest, le secrétaire d’Etat américain a décidé de visiter le Sénégal pour diverses raisons. Il en est d’ailleurs de même pour l’Ethiopie et l’Angola. Ces trois pays choisis, confie l’officiel américain, contribuent aussi à la stabilité et à la sécurité du continent en général. Il qualifie précisément le Sénégal ‘’d’exportateur de la sécurité’’ dans la région ouest-africaine. Les USA travaillent de manière permanente avec le Sénégal pour assurer la stabilité dans la région. Le pays compte 3 000 éléments à l’étranger parmi les forces de maintien de la paix. Aujourd’hui, le Sénégal a accepté d’accueillir le Centre de formation régionale pour des forces de maintien de la paix. Lequel centre est implanté à Thiès.

L’officiel américain assure que son pays continuera à être engagé dans le Sahel. Ce, malgré les annonces faites par une certaine presse annonçant une baisse du soutien de la première puissance mondiale aux pays africains. ‘’Nous sommes engagés et nous le resterons’’, assure-t-il d’ailleurs.

En outre, pour ceux qui verraient à travers cette visite une tentative de redorer le blason du chef d’Etat américain Donald Trump dont la politique envers l’Afrique et les Noirs est très critiquée, l’officiel américain les rassure. Il n’en est rien, assure-t-il, même si cela survient à quelques encablures d’une élection présidentielle. Les USA savent faire la différence entre la politique intérieure et celle étrangère, certifie-t-il.

Ainsi, le limogeage de Rex Tillerson, en 2018, n’a rien à voir avec la visite qu’il avait effectuée en Afrique, la même année, certifie l’officiel américain. Il soutient que ‘’l’engagement des USA envers l’Afrique n’est plus à démontrer’’.

‘’Quand nous finançons, nous ne venons pas alourdir la dette publique’’

Au Sénégal, par exemple, beaucoup de choses sont faites. Les gens l’oublient souvent, parce qu’il faut le dire, l’action américaine est assez ‘’discrète’’. Elle n’est pas aussi médiatisée que d’autres, souvent moins importantes, de pays étrangers. Par exemple, ils investissent 60 millions de dollars, soit 35 milliards de F CFA par an dans la santé des Sénégalais. Dans le domaine de l’éducation, ils soutiennent l’initiative ‘’Lecture pour tous’’ qui est un projet qui s’étale sur cinq ans. La contribution américaine est estimée à 71 millions de dollars. ‘’Nous, quand nous finançons des projets, nous les confions à des professionnels sénégalais. Nous n’amenons pas des Américains pour les exécuter. Quand nous finançons, également, nous faisons des dons. Nous ne venons pas alourdir la dette publique’’, précise notre interlocuteur.

Sur le plan des investissements dans le privé, une offensive pourrait peut-être se faire sentir prochainement. Il est indiqué à ‘’EnQuête’’ que 18 entreprises américaines souhaitent s’installer au Sénégal. Certaines d’entre elles seront présentes lors de la visite de M. Pompeo. Elles viendront s’ajouter à celles qui sont déjà là.

BIGUE BOB

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