Publié le 5 Dec 2017 - 01:35
VOTE DU BUDGET DU MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DE LA PRODUCTION ANIMALE

Les députés étalent les problèmes du secteur

 

Le ministre de l’Elevage a fait face samedi aux députés de la 13ème Législature. Une occasion pour les parlementaires d’étaler les nombreuses difficultés qui minent le secteur.

 

Les parlementaires ont remis sur la table la problématique du vol de bétail, lors du passage du ministre de l’Elevage. A ce propos, le député Mamadou Mberry Sylla a souhaité une éradication définitive de ce fléau. Il a exhorté le gouvernement à travailler pour corser les peines infligées aux voleurs et receleurs. Une préoccupation partagée par la parlementaire Mariama Ndiaye qui invite les autorités étatiques à installer des postes de police dans les zones frontalières, afin de venir à bout de la recrudescence des vols. Pour les élus du peuple, il urge de veiller à certains fondamentaux pour éviter de déstabiliser la communauté. ‘’Des forfaits comme le vol de bétail peuvent pousser certains citoyens à se faire justice eux-mêmes. Le premier pas est l’application stricte de la loi, car il n’y a pas pire que l’impunité’’, souligne, le rapport de la commission.  Même si elle partage le même souci, Yacine Ndao pense qu’il n’est pas nécessaire d’aller loin pour résoudre ce problème. La parlementaire estime que les victimes connaissent leurs bourreaux puisque, selon elle, les voleurs vivent dans les communautés. ‘’Si on peine à les dénoncer, alors c’est inutile de chercher de l’aide ailleurs ; le problème peut être solutionné à l’interne’’, a-t-elle asséné.  

Les complaintes n’ont pas manqué pour dénoncer les difficultés auxquelles font face les éleveurs du Sénégal. C’est ainsi que le leader du Pastef a déploré le ‘’manque de vision’’ qui mine le secteur. Pour Ousmane Sonko, le Sénégal pratique un élevage nourricier, au regard  des objectifs recherchés dans les différents programmes destinés à réduire la pauvreté et à atteindre l’autosuffisance alimentaire.  ‘’Le constat est qu’on nous a promis un élevage d’émergence, mais nous sommes encore dans celui  de la survie’’. Sonko estime qu’il n’y a pas d’orientation pour passer de l’élevage à l’industrie. ‘’Cela ne nous surprend pas, si on regarde le budget alloué à l’élevage ; 23 milliards qui équivalent au plus petit marché du TER (22,500 milliards). Vous ne pourrez jamais atteindre un élevage d’émergence’’, prévient-il.

Dans le même sillage, Mamadou Diop Decroix ajoute que ce secteur fait face au manque d’eau, d’aliment de bétail, de recherche… Le membre du groupe parlementaire Liberté et Démocratie précise cependant  qu’il ne s’agit  pas d’un problème de compétence, mais plutôt d’orientation et de vision. Son président de groupe, Me Madické Niang, n’a pas été en reste. Il a en effet fustigé des manquements dans le département de l’élevage. Il pense ainsi qu’il urge  d’avoir une politique ardue pour permettre de résoudre le problème de la consommation en produits laitiers et de viande.

Du côté de la majorité, la réplique ne s’est pas fait attendre. Le député Aminata Diallo dira que parler de TER en face d’un ministre de l’Elevage, c’est faire preuve de mécontentement. Son collègue Cheikh Seck renchérit dans la même lancée qu’on ne doit pas critiquer pour le plaisir de le faire. ‘’Cette opposition doit aller s’informer pour être sûre de ses propos’’, a lancé le socialiste. Face à ces déclarations, Nango Seck a invité ses collègues à se respecter mutuellement. ‘’Le débat doit être contradictoire, j’invite les présidents de groupe à former les députés dans ce sens’’, plaide-t-il.

Le budget du ministre de l’Elevage et des productions animales pour l’année 2018 a été arrêté à la somme de 23 782 009 580 francs Cfa, soit une augmentation de 1 447 439 580 francs Cfa en valeur absolue et 6,6% en valeur relative.

HABIBATOU TRAORE

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