Publié le 10 Jan 2012 - 14:35
VOTE DU NOUVEAU CODE ÉLECTORAL

Le Pds impose ''sa'' loi

C'est la députée Ndèye Fatou Touré du Mouvement Tekki qui a ouvert les hostilités en dénonçant la remise en cause du bulletin unique qui, selon elle, avait fait l’objet de consensus. Elle repose son argumentaire sur le gain en coût et en temps. En effet, selon elle, l’application du bulletin unique permet à l’État d’économiser 570 millions FCfa et de clôturer le vote à 16 heures. Elle a demandé alors l’ajournement du vote de ce projet de loi.

 

 

D’autant plus que, selon le député Imam Mbaye Niang du MRDS, ce projet de loi viole le protocole additionnel de la Cedeao qui interdit toute modification des règles du jeu six mois avant des élections.

 

 

Mais, c’est sans compter avec la détermination des députés de la majorité qui ne voulaient pas entendre parler de bulletin unique à la présidentielle de 2012. ''Le bulletin unique, nous ne l’appliquons pas, a affirmé sans ambages Doudou Wade, président du groupe libéral et démocratie. Laissez-nous choisir la formule que nous jugeons la mieux pour l’élection présidentielle''. Balla Moussa Daffé a, quant à lui, justifié son opposition au bulletin unique par le ''risque d’avoir de nombreux bulletins nuls'' à cause d’un ''taux élevé d’analphabètes''.

 

 

 

Mais aux yeux de son collègue Moussa Sy, ces arguments ne tiennent pas. Le maire des Parcelles Assainies, prenant le contre-pied de son camp, s'est dit favorable à l’adoption du bulletin unique dans la mesure où il permet non seulement ''d’économiser beaucoup d’argent'', mais aussi ''garantit la transparence des élections''. Rassurant au passage l’opposition, il a ajouté : ''Tôt ou tard, ça va s’appliquer, il faut se battre''.

 

 

Prenant la parole, le ministre chargé des Élections se veut prudent sur la question. Pour Cheikh Guèye, le bulletin unique a deux aspects. L'un technique et l'autre politique. Sur le premier aspect, le ministre a assuré que son ministère est ''prêt'' à la mise en application du bulletin unique. Sur le plan politique, il a renvoyé la classe politique dos-à-dos. ''Si vous faites le choix, vous en assumez les conséquences'', a déclaré le ministre. Même si la loi est passée, il faut tout de même noter que de nombreux députés se sont abstenus.

 

 

L’opposition rue dans les brancards

 

Du côté de l’opposition, on a accusé le pouvoir de ''faire preuve de mauvaise foi''. Benoît Sambou, chargé des élections à l’Apr, a dit ne pas comprendre que le parti au pouvoir revienne sur le bulletin unique après l’avoir adopté. Face à cette situation, il a appelé alors l’opposition à s’organiser pour ''sécuriser le vote des Sénégalais'' plutôt que de ''se livrer à des querelles d’arrière-garde''.

 

Un avis qu'a semblé partager Hélène Tine, porte-parole de l’Afp qui est convaincue qu’en rejetant le bulletin unique, ''les libéraux préparent la fraude électorale''. Mouhamadou Daff, coordonnateur de Clarté dey Leer, présent à l’Assemblée hier, s'est dit ''déçu'' par le vote de la non adoption de ce bulletin qui a fait ''l’unanimité''.

 

 

Daouda GBAYA

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