Publié le 12 Dec 2017 - 13:36
VOTE DU PROJET DE LOI DE FINANCES

Madické Niang demande l’ajournement des débats et le retrait du texte

 

Président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Madické Niang a demandé, hier, l’ajournement des débats et le retrait du texte de projet de loi de finances qui a été voté hier.

 

Le marathon budgétaire a pris fin, hier. Mais il risque de redémarrer pour bientôt, si toutefois le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, donne un avis favorable à la requête du président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Madické Niang. En fait, après les votes du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), des Dépenses communes ainsi que le Programme triennal d’investissements publics (Ptip) 2018-2020, les députés de la majorité ont décidé d’approuver la loi de finances pour l’année à venir sans débat. Ce qui n’a pas été du goût des députés  de l’opposition parlementaire qui ont préféré bouder la séance. ‘’Cela fait désordre et viole la transparence budgétaire’’, a regretté le libéral.

Sur ce, l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Abdoulaye Wade demande l’ajournement des débats et le retrait du texte de projet de loi de finances. ’’Je voudrais que vous retiriez le projet pour manquement aux textes réglementant les lois de finances, notamment sur les dispositions concernant la transparence, la sincérité budgétaire, l'équilibre général du budget’’, a indiqué Me Madické Niang. Avant de faire remarquer : ‘’J’aurais pu choisir de faire des amendements au projet de loi, mais ce serait très compliqué et on risque de créer encore un déséquilibre dans le projet de finances. Cela ne règle pas le problème. Le mieux est, entre nous, de reprendre le texte, en faire le toilettage et nous revenir dans les jours à venir. Il nous reste trois jours sur les délais constitutionnels. Nous sommes à 57 jours, alors qu'on a 60 jours.’’

Parmi les raisons avancées par les députés de l’opposition, figurent la présence de corps étrangers dans le budget, les autorisations faites au président de la République d’emprunter pour 1 686,8 milliards de francs Cfa et les incohérences et contradictions sur les chiffres, les confusions sur les titres de la nomenclature budgétaire, les énormes différences sur les chiffres d'une rubrique à une autre. Il s’y ajoute, dit-il, que la violation des principes budgétaires, notamment le principe de sincérité qui est un principe important dans la loi organique relative aux lois de finances. ‘‘Ce principe est violé. Le budget n'est pas sincère’’, clame-t-il. Tout en affirmant que l’autre élément qui est anormal dans le budget est l’inscription, au titre des ressources internes, des 641 milliards de ressources externes. 

Dans sa lancée, le parlementaire soutient que le montant inscrit au niveau des investissements est inférieur au montant consacré aux investissements à la première année du Ptip, à savoir 2018. En effet, argue-t-il, dans la loi de finances, le montant inscrit au titre des investissements est estimé à 1 339 milliards, alors que dans le Ptip 2018-2020, le montant prévu est de 1 352 milliards. Pis, révèle le député, le solde primaire est évalué, dans la loi de finances budget programme, à 87 milliards.

Par ailleurs, le projet de loi de finances a été adopté à la majorité et sans débat. Il est arrêté à 3 709,1 milliards de francs Cfa contre 3 360 milliards en 2017.

AWA FAYE

Section: