Publié le 19 Sep 2017 - 23:24
YANKOBA MAIGA SE TIRE DAFFAIRE

Une mineure enceinte l’accusait de double viol

 

Un jeune distributeur de pain qui engrosse sa petite amie. Rien d’anormal ! Sauf qu’une autre fille, une mineure vivant sous le même toit qu’eux, le désigne comme l’auteur de sa grossesse suite à un double viol.

 

C’est devenu récurrent. Les affaires de viol sur mineure continuent d’animer les salles d’audience du tribunal régional de Dakar. C’était encore le cas hier. Yankhoba Maïga, un jeune distributeur de pain, a été convoqué devant la barre pour répondre aux accusations de Fatou Niang. Selon elle, le mis en cause l’aurait violée dans sa chambre. ‘‘C’était un jour où ma grand-mère était partie à Dahra Jolof. Yankhoba est  venu chez nous. Il a donné 5 000 francs à sa petite amie Coumba Ndao (20 ans) pour aller acheter de la viande, et a profité de son absence pour me violer.

Il ne s’en est pas arrêté là car il y a eu une deuxième fois ; et c’est par la suite que je suis tombée enceinte de lui’’, déclare la fille accompagnée de sa mère, car mineure. Son âge ? 15 ans ! avance-t-elle, mais point de document civil pour confirmer ou infirmer. Sa mère a naturellement pris sa défense. ‘‘C’est Yankhoba qui a mis ma fille enceinte. C’est elle-même qui me l’a dit’’, clame-t-elle. 

Des propos qui ne convainquent nullement le procureur qui rappelle que lors de l’interrogatoire, la fille en question affirmait avoir entretenu des rapports sexuels avec son copain, un dénommé Idrissa Maïga. Ce qu’elle a réfuté catégoriquement à la barre. Cette affaire avait des relents de lavage de linge sale de la famille en public. Le prévenu, Yankhoba Maïga, sortait déjà avec Coumba Ndao qui vit dans la même maison, depuis plus d’un an. De leur idylle est attendu un enfant puisque Coumba est enceinte. Pour se défendre, le jeune homme affirme ne pas connaître son accusatrice Fatou Niang. ‘‘Je n’ai jamais entretenu des rapports sexuels avec cette fille ; d’ailleurs, je ne la connais même pas’’, rétorque-t-il. Sa copine se constitue en bouclier pour lui. ‘‘Les gens parlent de viol pour le salir, mais il ne m’a jamais violée. J’ai été consentante et je porte son enfant’’, fulmine-t-elle. L’avocat de la partie civile, naturellement, a confirmé les accusations de ses clientes.

Me Mamadou Ndiaye affirme que ‘’le prévenu en question fait preuve d’une mauvaise foi, en violant d’abord la fille et en proférant des menaces à son encontre. Elle n’avait pas les moyens de se défendre. C’est pourquoi je demande au tribunal de le condamner à la peine qu’il mérite et la somme de 3 millions de francs pour réparation’’. Quant à la défense, elle a axé son argumentaire sur le fait que Fatou Niang n’est pas un modèle de vertu puisqu’elle a ‘‘couché à trois reprises avec son copain Idrissa Maïga’’. La robe noire poursuit : ‘‘mon client n’a jamais varié dans ses déclarations. Il a, depuis le début, maintenu sa position. Par contre, c’est Fatou Niang qui fait preuve de mauvaise foi. Je termine mon propos par demander la relaxe pure et simple de mon client’’. A la suite de toutes ces plaidoiries, le juge a décidé de relaxer le prévenu Yankhoba Maïga pour les accusations de détournement de mineure et viol. Toutefois, il recommande une expertise médicale pour déterminer la paternité du bébé.   

CHEIKH DIOP (Stagiaire)

 

Section: