Publié le 19 Jan 2017 - 02:24
ZEYNOUL HAMIDINE SOW (PRESIDENT DE L’AIM)

‘’Pourquoi nous portons plainte contre l’administrateur du Grand-théâtre …’’

 

Le président de l’association de l’industrie musicale (AIM) est sur plusieurs fronts. Ainsi, Zeynoul Hamidine Sow qui continue de réclamer une audience avec le Président Sall à défaut d’être reçu par le ministre de la Culture, annonce aussi une plainte contre l’administrateur du Grand-théâtre. Entretien.

 

L’association de l’industrie musicale (AIM) a presque un an. Qu’avez-vous réalisé depuis la mise sur pied de votre structure ?

Le 11 février prochain, on aura un an. Entre-temps, nous avons pu réunir tous les ténors et acteurs de la musique au Sénégal. On a une base de données avec les contacts des différents membres. On est à plus de 3000 adhérents. Ce qui est une prouesse. Nous avons pu nous réunir 4 fois dans le mois avec nos membres. En un temps record, nous avons pu mettre sur pied une scène de haute facture. C’est pour fêter la musique le 21 juin 2016. Ce qui n’a pas été facile mais a été une réussite. On a organisé des sessions de formations pour nos membres. Nous avons créé un cadre favorable à l’échange, à l’expression. Nous avons établi une base de données numériques avec des cartes de membres numériques aussi. On a un site internet aussi très moderne. Les gens peuvent adhérer en ligne. Il faut d’abord que l’AIM se structure et nous en sommes à ça pour l’instant. Nous faisons les choses pas à pas. Là, nous sommes en train de nous préparer pour un week-end de feu pour fêter l’anniversaire de l’AIM. Ce sera les 10, 11 et 12 février prochain à Dakar.

L’AIM a été créée pour être l’interlocutrice légitime des autorités car vous estimiez que ceux qui parlaient en votre nom ne vous représentent pas. Un an après, avez-vous atteint cet objectif ?

Connaissant les procédures, dès que nous avons créé l’AIM, nous avons adressé des correspondances à différentes personnalités et institutions. L’une d’elles a été envoyée au ministère de la Culture pour informer l’autorité de la création de l’AIM et demander au ministre de nous recevoir. Il nous a répondu et nous a mis en rapport avec la Direction des Arts. Là-bas, un problème de format nous a été posé. Les gens ont voulu que deux ou trois de nos membres soient reçus par la tutelle. Ce qui n’était pas possible à notre niveau parce que des personnalités de la musique se sont engagées dans notre bataille. Il nous fallait pour cette première rencontre y aller avec tout le monde afin de rassurer le ministre, lui dire qu’on est là pour l’accompagner et qu’il reconnaisse notre représentativité.

Mais son entourage immédiat, notamment Aziz Dieng qui est son conseiller technique numéro 1 et le Directeur des Arts (ndlr Abdoulaye Koundoul), tous les deux membres de l’association des métiers de la musique (AMS), font tout pour que le ministre de la Culture ne nous reçoive pas. Ils n’ont pas voulu que nous soyons en face du ministre pour qu’il sache que nous sommes plus représentatifs. C’est pour cela qu’ils nous empêchent de le voir depuis un an. Mbagnick Ndiaye n’est pas au courant de cela et nous voulons ainsi l’en informer. Après notre première sortie il y a quelques jours, il (ndlr le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye) était furieux, semble-t-il. Mais ce qu’on a dit à travers la presse est la vérité.

Quel intérêt Aziz Dieng trouve-t-il aujourd’hui à vous mettre des bâtons dans les roues puisqu’il n’est plus membre de l’AMS ?

L’AMS est restée pendant 17 ans sans renouveler ses instances. Ce qui est extrêmement grave. Cette structure était dans une léthargie depuis très longtemps. C’est un groupe, Aziz Dieng et ses amis, qui gérait l’AMS. C’est après la naissance de l’AIM qu’une assemblée générale a été convoquée pour renouveler les instances. C’est un fait. Quand ils ont su que nous allions monter cette association, Aziz Dieng a appelé des ténors de la musique pour leur demander de ne pas nous rejoindre. Il est même allé jusqu’à rendre visite à certains d’entre eux dans le même but. Ce qui est vraiment très grave pour un fonctionnaire conseiller technique numéro un du ministre. Voilà une explication du pourquoi il veut nous mettre des bâtons dans les roues.

Certes, vous n’êtes pas encore reçus par le ministre, mais vous avez reçu un soutien lors de l’organisation de votre plateau du 21 juin dernier…

Pendant longtemps, nous n’avons pas pu rencontrer le Directeur des Arts alors que le dossier lui était confié. A l’approche de la fête de la musique, nous leur avons envoyé un projet d’organisation d’un plateau pour célébrer l’évènement. Ils nous ont découragés en nous demandant de ne pas le faire et de rejoindre les autres pour que nous fassions ensemble un concert. Nous leur avons dit non. Ils nous ont retardés et c’est à la veille de l’évènement qu’ils ont confirmé leur soutien parce qu’ils ne pouvaient pas nous empêcher de tenir notre manifestation. C’est le ministre porte-parole du gouvernement Seydou Guèye qui nous a accueillis, a compris notre mission et nous a supportés financièrement. C’est lui qui a permis que nous mettions en place ce plateau. La Direction des Arts nous a donné 300 000 F CFA. Cela ne couvrait même pas les frais de la location de la sono.

L’AIM est-elle toujours prête à être reçue par le ministre de la Culture et de la Communication ?

Le ministre ne nous a rien fait sincèrement. Nous savons qu’il est très disponible. Nous n’avons rien contre lui. Je pense qu’il est pris en otage par des personnes qui ne lui facilitent pas la tâche. Nous nous adressons aujourd’hui au président de la République qui a une vision et une mission qu’il confie au ministre. Si le ministre ne prend pas ses responsabilités, il est de notre droit de chercher à voir le Président. Tout de même, nous demandons au ministre de nous accueillir pour qu’on puisse discuter.

L’AIM a décidé de porter plainte contre l’administrateur du Grand-théâtre. Quel est le motif de cette dernière ?

Dans la plainte, nous parlons du manque de respect et des injures que l’administrateur a proférés à l’égard des artistes. Dans la plainte, nous mentionnons aussi sa gestion douteuse et le manque de professionnalisme avec lequel il est en train de gérer cette institution. Il est inadmissible que certains paient 1 500 000 F CFA et d’autres jusqu’à 5 900 000, en sus de l’argent qu’il faut donner aux techniciens des lumières et à ceux du son. C’est très grave. On a porté  plainte contre lui pour tout cela. S’il ne peut même créer un site web pour le Grand-théâtre, je me demande ce qu’il peut faire.

Mais quel est le motif exact ?

Il sera convoqué et lui-même saura ce qu’on a mis dans la plainte. La finalité, c’est pour qu’on l’audite et qu’on le démette de ses fonctions. On veut qu’il soit renvoyé.

La Sodav invite tous les ayants droit à une rencontre d’échanges. Comment appréciez-vous cet appel ?

Je pense que la Sodav devait concentrer ses énergies à payer les droits plus qu’à appeler pour communiquer. Nous devions percevoir à deux reprises, ce qui n’a pas été fait. La Sodav devait payer d’abord avant d’expliquer quoi que ce soit.

BIGUE BOB

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