Publié le 26 Jul 2014 - 00:31
LIBRE PAROLE

 Et vous aussi Moubarack, « le savant » !

 

Monsieur Moubarack LO, vous vous êtes encore adonné à votre jeu préféré de la critique systématique, de l’analyse orientée j’allais dire, alimentée le plus souvent avec des arguments légers, mais savamment entretenus pour intoxiquer et désinformer.

Votre position antérieure au sommet de l’Etat, de « Directeur de cabinet adjoint de Monsieur le Président de la République » aidant, vous vous évertuez depuis votre départ du cabinet du chef de l’Etat, à forger une opinion malveillante et désobligeante sur le régime actuel.

Un exercice méticuleux de diabolisation qui ne saurait tromper sur votre volonté manifeste de nuire au président Macky SALL. Autrement, on ne comprend pas toujours cet acharnement aveugle à son encontre depuis la séparation alors que parmi des milliers de compatriotes, il vous a choisi, à un moment de la vie de notre pays, pour servir la nation à un niveau privilégié des sphères de l’Etat.

Je ne m’attarde pas sur les raisons profondes qui ont conduit à votre départ mais quelques questions s’imposent tout de même :

-Monsieur LO, que diriez-vous si le président de la République avait cédé à votre intense lobbying pour occuper le poste de Ministre de l’Economie et des Finances ?

-Quelle attitude auriez-vous eue si, aux départs successifs des Ministres Abdoul Aziz MBAYE et Mor NGOM, à qui vous serviez d’adjoint, Monsieur le président de la République vous a avait confié les rênes du cabinet ?

-Quel qualificatif alliez-vous attribuer au PSE si le chef de l’Etat vous avait instruit de conduire les travaux de son élaboration et de sa mise en œuvre ?

J’ai longtemps hésité, à la lecture de votre dernière diatribe, entre savourer le plaisir du mépris et prier Dieu, de vous aider à vous ressaisir, pendant qu’il est encore temps.

Votre comportement à l’encontre de Monsieur le président de la République Macky SALL, sent les miasmes répugnants de la haine et de la rancune. Or, celui qui porte dans le cœur ces sentiments avilissants, en souffre plus que celui à qui ils sont destinés.

Le mode de gouvernance que vous semblez décrire aujourd’hui avec véhémence, vous l’avez chanté sur tous les plateaux de télévision, au Sénégal et dans le reste du monde, pendant plus d’une année ; vous drapant des oripeaux du « Grand-Savant-Economiste-Emérite », vous battant comme un diable (avec zèle) pour convaincre des contradicteurs alors sceptiques.

Notre pays dispose d’une opinion publique suffisamment avertie et d’une mémoire collective. Les actions majeures qui ont suivi l’avènement du président Macky SALL à la magistrature suprême, sont encore trop fraîches dans les esprits pour être oubliées.

Heureusement, vous avez été un brillant avocat du régime, en ces temps, pour vendre ce même mode d’ « une gouvernance sobre et vertueuse ».

Qu’est-ce qui vous fait courir alors maintenant Monsieur Lo ? Le devoir de réserve n’est pas un vain mot pour un serviteur de l’Etat, imbu des valeurs républicaines. Le Programme Sénégal Emergent que vous décriez avec de hargne, est aussi « un idéal de développement véritable». A l’instar du « Yoonu Yokkuté ». Comme vous aimez bien les formules magiques. Et alors ?

Un idéal n’est pas un objet d’échange et vous devez savoir comme l’enseigne Joseph Conrad, qu’un « un idéal n'est souvent qu'une vision flamboyante de la réalité».

Nous avons la chance de partager avec vous le cabinet de Monsieur le président de la République. Je ne doute pas de vos connaissances académiques et théoriques de la science économique, mais à l’épreuve de la pratique, là en ces lieux solennels où se dessinent tous les jours les schémas qui façonnent l’a-venir de notre pays, vous n’avez jamais été cette lumière qui illumine nos esprits et balise le chemin du développement économique sur lequel repose la politique du président de la République.

Avec tout le respect que je vous dois Monsieur Moubarack LÔ, je ne crois pas que votre absence se fait sentir aujourd’hui dans la conduite des affaires publiques depuis votre départ. Il faut savoir raison garder. Vous nous avez habitué à de l’immobilisme déconcertant or le monde est en mouvement.

Vous ne pouviez plus vous accommoder des mutations de l’heure et le président de la République, en vrai politique, a su, à l’instar de Kennedy, « garder son idéal tout en perdant ses illusions«.

Quant aux engagements de rupture auxquels vous faites allusion, le premier qu’il a manifesté (fort heureusement) est de ne plus se fier exclusivement aux marchands d’illusions de votre acabit, ces porteurs des théories fumeuses de l’économie mondialisée totalement déconnectées des réalités du terrain sur lesquelles s’exerce la philosophie de l’action qu’il porte en bandoulière. Agir beaucoup et parler peu.

Votre méthode n’épouse pas les contours de ce mode de gouvernance, il vous est alors libre de vivre votre monde dans la solitude de ces utopistes qui savent brasser du vent et, par la magie de leur verbe, trouver aux anges un sexe. Je vous recommande de méditer cependant ces sages propos de J. Grenier : « l’idéal change, la nature demeure et le meilleur usage que l’homme puisse faire de la liberté, c’est de n’en faire aucun ».

Pour le reste, je suis heureux de constater qu’enfin, vous avez compris que les Sénégalais ne sont pas dupes. L’autre alternance à laquelle vous faîtes appel au prochain rendez-vous électoral, aura du mal à s’opérer certainement si vos compagnons ne comptent que sur vos capacités de stratège.

Vos performances de Conseiller économique des différents régimes qui se sont succédé, durant les vingt dernières années, à la tête du pays n’ont pas aidé à « faire bouger les choses ». Ironie du sort, vous avez toujours attendu les dernières années d’avant élection présidentielle pour prendre vos distances et espérer vous trouver « une nouvelle virginité politique ».

Peut-être sur vos tablettes de « spécialiste de sondages », vous avez sur orbite le probable-futur-candidat-vainqueur. Point de surprise si demain, on voit un certain Moubarack LO rôder autour d’un quelconque bouffon habité par l’ambition présidentielle. C’est un homme engagé. Il s’évertuera désormais, a-t-il prévenu, à œuvrer avec d’autres forces pour préparer la prochaine alternance… et faire tomber le régime du président Macky SALL. Dieu préservez –moi de mes amis… Ouf !

Par Ibrahima NDOYE

Conseiller spécial du

 Président de la République

Section: