Publié le 29 Nov 2014 - 00:23
SAINT-LOUIS

Un parent d’élève tabasse un enseignant dans sa classe

 

Les élèves de la commune de Saint-Louis n’ont pas fait cours hier.  Ils ont déserté les classes, suite au débrayage observé par l’intersyndicale des enseignants. Ces derniers veulent tirer la sonnette d’alarme sur l’insécurité galopante notée dans les établissements scolaires de la  langue de Barbarie. 

 

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’agression subie mercredi dernier par l’enseignant Djibril Kane de la classe de CE1 de l’école Cheikh Touré, située dans le quartier de Guet Ndar.

Ce jour-là, l’élève I. Gaye a planté son stylo dans la main de sa camarade de classe. Informé, le maître de la classe lui a administré une correction. Ensuite, profitant de la récréation, l’élève I. Gaye est allé informer son père. Ce dernier, dans une colère noire, s’est rendu dans la classe et s’est jeté sur le maître. D’abord, il lui a administré une gifle, avant de le rouer de coups. Ayant réussi à le mettre à terre et ceci devant les élèves, il a continué à s’acharner sur lui.

Il a fallu l’intervention des autres enseignants pour éviter le pire. Toujours ivre de rage, le parent d’élève s’est mis à insulter tout le corps enseignant. Très vite, les enseignants se sont réunis pour voir la position à prendre. Entre-temps, conscient qu’il risque gros, le parent d’élève a envoyé des émissaires pour présenter ses excuses. L’agresseur s’est ensuite déplacé, à la fin des  discussions, en pleurs pour regretter son geste. Finalement aucune poursuite judiciaire n’a été enclenchée.

Violation du pacte de stabilité et de paix dans l’espace scolaire

Néanmoins, face à la situation, l’intersyndicale a déserté les classes pour faire face à la presse et dénoncé avec véhémence ce que les enseignants appellent une violation flagrante du pacte de stabilité et de paix dans l’espace scolaire. « Un des nôtres a été violenté, humilié, déshonoré devant ses propres élèves par un parent d’élève », a déclaré Ndiapaly Niang, porte-parole du jour, avant de rappeler un autre fait similaire d’agression, dans une des écoles de la langue de Barbarie. « Au même moment, les  populations  de Goxu Mbaac, un des sous-quartiers de la langue de Barbarie, pour des raisons qui leur sont propres, ont perturbé les enseignements apprentissages par des jets de pierres dans les écoles de Goxu Mbaac 1 et 2 », a-t-elle révélé.

Par rapport à cet incident, il nous revient que les populations en ont voulu au personnel de ces établissements pour avoir saisi le ballon de football de leurs enfants. Les enseignants ont voulu dénoncer ces attitudes  « barbares » et « rétrogrades », mais aussi amener les autorités à trouver une solution à la montée de l’insécurité, devenue « un fléau qui risque de porter  un coup  à la stabilité du système  éducatif, dans ce contexte de post-assises ». Ils disent qu’ils refusent de recourir à la violence sous toutes ses formes pour le règlement de leurs différends. Ils pensent que le dialogue, la négociation, la concertation, la communication doivent être des modalités de prévention et de résolution des conflits et crises comme le stipulent les assisses.

Fara Sylla (ST-LOUIS)

 

 

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