Publié le 9 Feb 2016 - 12:16
ARRET DE TRAVAIL DE 48 HEURES

Le Saes renoue avec les grèves

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes)  entame à partir d’aujourd’hui un arrêt de travail de 48 heures. Une manière pour les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye de dénoncer ‘’le non-respect des points du protocole d’accord avec le gouvernement’’.

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) qui avait déposé un préavis de grève d’un mois, à la date du 5 janvier 2016, a franchi un autre palier. Les camarades du secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye observent 48 heures d’arrêt de travail à partir d’aujourd’hui. Sur leurs points de revendication inscrits dans le protocole, les enseignants du Supérieur demandent la réforme des titres académiques, le droit au logement, l’amélioration des conditions de travail et la prise en charge sanitaire. 

Selon le chargé de la revendication, Moustapha Sall, dans le premier point relatif à la réforme des titres académiques, le gouvernement s’était engagé à mettre en œuvre la réforme des titres. Une adoption du projet de loi par le Conseil  des ministres au plus tard en début juin 2015 et sa transmission à l’Assemblée nationale étaient prévues. La date d’application était prévue pour le 1er janvier 2016. Mais aux dires de Moustapha Sall, le projet de loi uniquement adopté le 13 janvier 2016 n’est pas encore voté. ‘’Dans ces deux articles cités, il y a deux grades d’enseignants qui sont visés : les Maîtres-Assistants et les Assistants. Ils sont chargés des travaux pratiques, dirigés et des exercices et ils le font sous le contrôle des Professeurs et Maîtres de conférence chargés des cours magistraux de cet enseignement’’, dit-il. Selon lui, le constat, à l’heure actuelle, est tout à fait le contraire. 99% des enseignements en cours magistraux et des encadrements sont faits par cette catégorie alors qu’ils ne doivent pas le faire’’, soutient-il.

‘’Des enseignants rejetés par des structures hospitalières’’

Pour ce qui concerne les conditions de travail, il retrace l’écrêtement sur les pensions des enseignants du Supérieur qui, selon lui, constitue un manque à gagner de 10 223 à 88 162 F CFA. Sur ce, le gouvernement avait proposé aux enseignants du Supérieur la retraite complémentaire par une souscription privée auprès des compagnies d’assurance. Le Saes avait exprimé son désaccord sur cette proposition du gouvernement. Pour la prise en charge sanitaire, Moustapha Sall rappelle que ‘’le gouvernement s’était engagé à trouver des solutions urgentes avec les appuis du ministre de la Fonction publique (évacuation sanitaires) et du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan.

Mais, constate-il, ‘’aucune avancée n’a été notée. Les enseignants et leurs familles sont encore et toujours rejetés par des structures hospitalières’’. Sur la question du droit au logement, il signale qu’aucune proposition n’a été faite, sachant que le décret 82 -844 relatif au classement des fonctionnaires hors échelle place les professeurs, maîtres de conférences, maîtres-assistants, directeurs de recherche aux premiers rangs. ‘’Vu l’illégalité de ce décret, le gouvernement avait accepté le principe de revalorisation de la prime académique compensatrice du droit au logement. Il s’était engagé à faire des propositions concrètes dans un délai de 15 jours à compter du lundi 16 mars 2015’’, renseigne-t-il.

Soutien du Grand Cadre

Dans ce combat, les enseignants du Supérieur ont l’appui des syndicats d’enseignants représentés par le coordonnateur adjoint du Grand Cadre Oumar Wally Zoumarou, Amadou Diaouné du Sudes et Abdoulaye Ndoye du Cusems. Un front unitaire est ainsi né.  Selon le secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye, ils vont organiser une  grande marche avec plus de 10 000 enseignants dans la rue pour faire valoir leurs droits et revendications.

Les universitaires déchirent ‘’le projet de remilitarisation de l’EPT’’

Le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a annoncé hier, face à la presse, qu’il rejette le projet de remilitarisation de l’Ecole polytechnique de Thiès. Cette décision a été prise lors de la tenue, ce samedi, du Bureau National dudit syndicat. ‘’Nous savons qu’il y a des lobbies qui sont derrière cette affaire et qui font croire au président de la République qu’il n’y aura plus de grève. Ils se trompent. Nous rejetons ce projet’’, a dit Seydi Ababacar Ndiaye. Selon lui, la cohabitation entre les universitaires et les militaires est  impossible. De même, il dénonce la situation de la coopérative d’habitat à Keur Massar.

‘’Après notre sit-in du 14 janvier devant le Rectorat de Dakar, le Directeur de cabinet du président de la République nous avait assurés, par mesure conservatoire, l’arrêt de toute construction en attendant d’y voir plus clair’’, rappelle-t-il, avant d’ajouter : ‘’Ce matin (hier), il y a une quarantaine de lutteurs dirigés par un certain Ali Sène qui sont en train de semer la terreur au niveau de ce site et nous pensons que trop c’est trop. Et si cela continue, nous serons obligés de dérouler le quatrième point du plan d’actions, c’est-à-dire organiser une journée de protestation au niveau du site.’’  

AIDA DIENE

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