Publié le 16 Jan 2017 - 19:16
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Le Ps se ''noie'' dans la coalition présidentielle  

 

Pour les élections législatives de 2017, le Parti socialiste a décidé de s'allier avec la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). C'est ce qui est ressorti avant-hier de la rencontre du Bureau politique.

 

Après les élections locales de juin 2014 et le référendum de mars 2016, le Parti socialiste a décidé de reconduire le même procédé. Pour les élections législatives de 2017, la formation dirigée par Ousmane Tanor Dieng, par ailleurs président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), entend fédérer ses forces avec celles de Benno bokk Yaakaar (BBY). Selon le Secrétaire national chargé des élections, Serigne Mbaye Thiam qui a fait face à presse avant-hier, le Ps a décidé de ne pas avoir une liste parallèle à celle de la coalition au pouvoir. ''Au sortir de la septième session thématique du Bureau politique du Parti socialiste (Ps), l'écrasante majorité a décidé d'aller aux élections législatives de 2017 avec la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Dans le cadre du fonctionnement normal des instances du parti, des consultations seront menées dans les coordinations pour statuer sur la position du parti en direction de ces élections'', a expliqué le ministre de L’Éducation nationale. Serigne Mbaye Thiam a ajouté que le Ps va mettre en place un dispositif  lui permettant de pouvoir aborder les échéances électorales à venir dans les meilleures conditions.

Ainsi donc, entre le Ps et la coalition Benno Bokk Yaakaar, le compagnonnage est presque assuré. Il y a fort à parier que les autres instances vont valider la mesure. D'ailleurs, le Secrétaire national à l'administration et aux finances, Mame Bounama Sall, soutient que toutes les quatorze unions régionales du parti doivent tenir des réunions qui leur permettront de dérouler des programmes d'animation à la base. ''Nous avons soumis au Secrétariat exécutif national (Sen) un rapport lors de cette présente réunion. Donc, les militants du Ps doivent commencer à animer le parti dans toutes les régions du pays. Des manifestations sont également prévues dans les quarante-cinq départements du Sénégal, car la date des élections législatives s'approchent à grands pas'', alerte-t-il.  Selon lui, il sera également question, dans les prochains jours, de mettre en place une vaste structure des cadres, des jeunes, des sages et des femmes de Benno Bokk Yaakaar. Le Ps, dit-il, ‘’ne peut pas sortir’’ d’une coalition pour aller dans une autre.

Mamadou Faye : ''Seule la discipline doit prévaloir au Ps''

Le Bureau politique du Ps a profité de sa rencontre pour passer en revue les difficultés qui minent le bon fonctionnement du legs de Senghor. Le Ps connaît depuis mars 2016 de vives tensions suite au saccage de la maison du parti. En effet, le plus ancien des partis politiques au Sénégal est secoué par des querelles internes depuis trois ans au moins. A la veille du dernier référendum, les dissensions se sont exacerbées, conduisant à un affrontement qui ont conduit aujourd’hui à l'emprisonnement du maire socialiste de la Médina, Bamba Fall et de huit autres personnes. Selon le Secrétaire national aux questions économiques du Ps, Mamadou Faye, le Ps est un ''grand parti'' qui privilégie le débat d'idées sur toutes les questions et ''non la violence''. ''Sur toutes les questions, chacun a son mot à dire.

Donc, notre parti est loin d’être un parti qui privilégie la violence. Il faut que les gens apprennent à discuter. Il y a des mots qu’on n’utilise pas. C'est la discipline au Ps. Chacun peut dire ce qu'il veut mais dans les règles de la discipline'', a martelé l'ancien ministre de l'Hydraulique. De l'avis de M. Faye, toutes ces questions qui sont déplacées sur l’espace médiatique ‘’n'en valent pas la peine’’. ‘’Nous voulons rester socialistes et débattre de toutes ces questions, car nous n'avons pas la culture de la violence. Nous sommes un parti d'intellectuels'', a-t-il insisté. A moins de six mois des échéances électorales, le Parti socialiste semble renouveler sa confiance au chef de l’État Macky Sall. Autrement dit, concevoir une liste parallèle à celle de la coalition au pouvoir n'est pas à l'ordre du jour. Ce qui ne fera qu’aggraver la ligne de fracture entre pro-Tanor et pro-Khalifa. Car, ce dernier et ses partisans n’entendent pas rejoindre les rangs de la majorité présidentielle.

GAUSTIN DIATTA

 

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