Publié le 1 Feb 2017 - 22:40
PROGRAMME CULTUREL 2017

Des acteurs étalent leurs préoccupations

 

Des acteurs culturels ont rencontré hier le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, au Grand-théâtre de Dakar. Les actions que la tutelle veut entreprendre cette année leur ont été présentées. Seulement, leurs préoccupations sont différentes de celle de l’autorité. Eux, penchent plus vers la formation.

 

Après la présentation des projets entrepris par le ministère de la Culture et de la Communication pour faire de 2017 une année culturelle, les artistes ont émis leurs idées. En effet, différentes organisations professionnelles étaient conviées hier au Grand-théâtre. Leurs attentes, pour l’essentiel, ne sont pas déclinées dans la feuille de route de la tutelle.

‘’Un agenda se concocte avec les acteurs car ce n’est pas un calendrier d’activités. Ça demande des moyens, de la volonté’’, a analysé le président de l’Association des diffuseurs artistiques et diffuseurs du Sénégal (Adafest) Ousmane Faye. Un avis que partage le président de l’Association ‘’Image et vie’’ qui évolue dans le septième art, Khalilou Ndiaye. ‘’Ce n’est pas de l’agitation culturelle’’ qui doit être faite, selon lui. Il propose ‘’que dans chaque filière les acteurs se regroupent pour définir leurs priorités. Cela peut se faire avec les directions techniques’’. Birame Ndeck Ndiaye a un tout autre avis sur la question. En effet, ce dernier estime que dans des rencontres d’échanges de ce genre, le mieux serait d’envoyer le document élaboré et lu par le directeur de cabinet du ministère aux principaux concernés. Ainsi, ‘’tous seront au même niveau d’informations et les propositions seront plus structurantes’’, selon l’écrivain.

Par ailleurs, si pour le septième art, rien n’a été annoncé au cours de cette rencontre, Moussa Touré a émis des propositions. Il suggère à la tutelle d’organiser de courtes sessions de formation au profit des jeunes ainsi que la tenue d’un festival annuel de courts métrages dans toutes les régions du Sénégal. Le cinéaste  est aussi pour la promotion des projections de films en plein air vu qu’il n’y a presque pas de salles de cinéma au Sénégal. ‘’On parle de droits d’auteurs mais nous n’en gagnons pas car nos films ne sont pas vus ici. On n’a plus vraiment besoin de salles de cinéma aujourd’hui, pour montrer des films. On peut aussi travailler avec les maires pour que nos films soient vus’’, a-t-il indiqué.

Prenant part à cette rencontre, la présidente de l’Association des peintres femmes, Adama Boye, prône elle aussi la formation. A l’en croire, les jeunes ont un potentiel extraordinaire mais n’ont pas tous la chance de se faire former. Ainsi, le problème des cinéastes est celui des plasticiens et aussi des danseurs, d’après Marianne Niox. ‘’En danse, nous avons un réel problème de formation et nous manquons de structures pour cela’’, a-t-elle dit. Pourtant, cela est essentiel. Car ‘’pour être compétitif sur le plan international, il faut cette formation. Il y a des initiatives privées dans ce sens mais un soutien de l’Etat serait le bienvenu. La danse est le parent pauvre de la culture. On ne nous prend pas au sérieux. On veut que 2017 soit l’année de la formation pour les danseurs’’, déclare-t-elle.

Ouverture de librairies dans les régions

Le ministère de la Culture et de la Communication a promis de soutenir la Sénégalaise du droit d’auteur et du droit voisin afin qu’elle fasse de bons résultats. Mais la Sodav attend aussi des autorités qu’elle l’aide à avoir un local provisoire mais aussi à recouvrer  les arriérés que lui doit la RTS et qu’elle assure la prise en charge des futures redevances que lui devra l’Etat au cours d’organisations de spectacles. Car, le Fesman doit aujourd’hui 200 millions à la structure. Rémy Sagna a annoncé un programme spécial pour la promotion du livre et de la lecture sans évoquer la construction d’une bibliothèque nationale. Ce qu’a relevé la présidente de l’Association des éditeurs du Sénégal Antoinette Corréa. Elle a attiré l’attention de l’autorité sur la nécessité d’ouverture des librairies dans les régions. ‘’Il faut penser à la diffusion et à la commercialisation’’, a-t-elle fait savoir. 

BIGUE BOB

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