Publié le 23 Jun 2017 - 18:56
CRITIQUES SUR SON COÛT FINANCIER ‘’ENORME’’

Mountaga Sy répond aux détracteurs du TER

 

Le Train Express Régional (TER) est ‘’rentable’’, ‘’multimodal’’ et ‘’vert’’. Le Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, l’a démontré hier, au terme d’une visite de chantiers avec la presse.

 

Selon le Dg de l’Apix, comparer le TER au TGV nigérian est comme comparer ‘’des choux et des carottes’’. ‘’Un TGV a d’abord pour ambition de relier des zones régionales. Le TER, c’est un train express qui traverse les zones urbaines. Du point de vue des infrastructures, un tracé de TGV n’aura pas autant d’infrastructures que celui d’un TER. Le TER est plus qu’un projet ferroviaire. Quasiment et seulement à peu près 25% du coût du projet est réservé au ferroviaire. Le reste, ce sont des infrastructures’’, a déclaré Mountaga Sy hier, lors d’une visite de chantiers avec les journalistes.

Le Dg de l’Apix explique que les 14 ouvrages de franchissement qui vont être réalisés, avec ce projet, mis bout à bout, font 19 kilomètres. C’est la distance entre Diamniadio et AIBD. ‘’C’est comme si les 55 km qu’on va réaliser, on va encore y ajouter 19 km. Ces 55 km, c’est trois brins. Deux pour l’éclatement standards et un autre pour le fret. Le tracé, c’est 55 km et le linéaire, c’est cette distance multipliée par trois. Ce qui fait 165 km. Si on y ajoute les 19 km d’ouvrages de franchissement, on sera à 184 km du train nigérian’’, explique-t-il. Avant de laisser entendre que le TER est bi-mode, c’est-à-dire électrique et diésel. ‘’Cette fonctionnalité offre aussi un coût additionnel. Notre train a 14 gares qu’on a intégrées dans le menu projet. On a fait un choix d’avoir une épine dorsale du transport public pour aller vers de la multi-modalité. C’est ce qui explique en partie le coût du projet’’, renseigne Mountaga Sy.

Mieux, dit-il, le Sénégal est aussi dans un schéma où il a fait une ‘’commande ferme’’ de 15 trains avec chacun 4 wagons. ‘’On n’a jamais eu et on ne verra pas au Nigeria un TGV de plus de 15 rames. Donc, je pense que c’est comparé des choux et des carottes. Notre projet est structurant. Il apporte de la modernité. On prépare l’avenir’’.

Une rentabilité économique chiffrée autour de 19%

En effet, le Train Express Régional (TER), d’un montant de construction de 148 milliards de francs CFA, va assurer le transport des personnes et des marchandises entre Dakar et l’Aéroport international Blaise de Diagne (AIBD), en passant par Diamniadio. Selon certains détracteurs, cette somme est ‘’énorme’’ pour cette infrastructure. Le Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, répond que le TER est pourtant lucratif, du point de vue économique. ‘’Les études de rentabilité économique de ce projet sont chiffrées autour de 19%. Ça veut dire que le TER va développer toute une économie autour de la zone : les parcs industriels, l’université, la réduction de la pollution, etc. Tout cela a été étudié et évalué. On estime aujourd’hui une perte de 100 milliards de francs CFA liée aux embouteillages à Dakar, bien que l’autoroute à péage soit déjà là. Donc, l’Etat du Sénégal va gagner aussi cet argent-là’’, déclare le Dg.

Selon Mountaga Sy, des études de préférence ont également été faites. Elles ont montré ‘’l’équilibre financier’’ entre les charges d’exploitation et les recettes. ‘’Ce qui justifie qu’il y a une bonne rentabilité financière, même si on fait un transport de masse’’, ajoute-t-il.

La forêt de Mbao non impactée par le TER

Les questions économiques et infrastructurelles n’ont pas été les seules évoquées par le Dg de l’Apix, lors de son face-face avec la presse, à la fin de la visite de chantiers. Interpellé sur le débat environnemental, notamment, avec la forêt de Mbao, Mountaga Sy a fait savoir que cette zone ne sera pas touchée par le projet. ‘’Pour l’autoroute à péage, sur la totalité, on avait un tracé quasi neuf. Donc, la forêt de Mbao a été impactée. Le président de la République a voulu maintenir le tracé actuel. Le Petit train de banlieue traverse cette zone. Le TER la traversera et l’emprise ferroviaire sur 45 m appartient au foncier du ferroviaire. Donc, sur cette forêt, on n’a pas besoin de faire des ouvrages de franchissement, on reste sur cette emprise. Ce qui veut dire que la forêt de Mbao ne sera pas impactée par le TER’’, a assuré le Dg de l’Apix.

En effet, selon les explications de l’ingénieur Latir Niang de l’Apix, tous les passages à niveau, toutes les intersections entre la voie ferrée et celle routières seront fermés. Et il sera établi des ouvrages de franchissement abouchés.  ‘’Sur ce tracé au niveau de Dakar, on reste sur l’emprise ferroviaire existant du Petit train de la banlieue qui est environ de 30 mètres. Et, au fur et à mesure qu’on avance dans la banlieue, on l’élargit pour avoir l’emprise plus importante dont on a besoin pour le TER’’, renseigne-t-il. Sur tout le long du tracé, une clôture défensive en béton sera prévue. D’autre part, c’est aussi dans ce souci, selon Mountaga Sy, que le choix a été porté sur un train électrique. ‘’Il n’y a rien de plus conforme, en termes de modernité et de respect de l’environnement, que d’aller vers des énergies électriques. C’est une belle réponse que le projet a été bien pensé. On a anticipé sur les problématiques de l’environnement. Le TER est un projet vert’’, soutient M. Sy.

Pour le moment, il faut noter que les travaux de construction du train s’accélèrent et les premiers ouvrages physiques, notamment ceux de la gare de Diamniadio, vont débuter le 1er août prochain pour une durée de 12 mois. 

MARIAMA DIEME

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