Publié le 10 Nov 2017 - 18:34
PROCES HERITIERS FEU SERIGNE ABDOU KHADIR MBACKE / DANGOTE

Les parties suspendues à des exceptions 

 

Le tribunal correctionnel de Dakar a renvoyé au 23 novembre prochain les deux procédures opposant les héritiers de feu Abdou Khadir Mbacké à El Hadj Aliko Dangoté et certains de ses collaborateurs. Les juges veulent statuer sur les exceptions de nullité qui ont été soulevées, hier, par les conseils de la défense.

 

Après plusieurs renvois, les deux procédures opposant les héritiers de feu Abdou Khadir Mbacké à El Hadj Aliko Dangoté et certains de ses collaborateurs ont été retenues hier par le tribunal correctionnel de Dakar. Toutefois, les dossiers n’ont pu être jugés dans le fond, car la défense a soulevé des exceptions de nullité sur lesquelles les juges vont statuer, le 23 novembre prochain. Selon Me Kébé, conseil du nouvel administrateur Général de la Société Dangoté Sénégalaise, Lucas Erick Healterman, les citations doivent être déclarées irrecevables.

Comme premier grief, la robe noire a soulevé le non-respect du délai d’ajournement par la partie civile. En fait, selon Me Kébé, étant donné que Ali Dangoté vit en dehors du Sénégal, ses confrères devaient lui accorder un délai de 2 mois au moins pour lui permettre de comparaître. Or, se désole-t-il, les deux citations ont été rédigées les 10 et 17 juillet 2017 et les prévenus convoqués dans le même mois, notamment le 27 juillet. La seconde ‘’irrégularité’’ constatée par Me Kébé, c’est le fait que Dangoté soit cité es nom et que les citations soient envoyées au siège de la société et non à son lieu de résidence au Nigeria. ‘’Dangoté ne réside pas au Sénégal, de même que Roger Gold Smith, ancien administrateur de ladite société’’, indique l’avocat.

A son avis, le tribunal doit d’office déclarer la citation irrégulière, tout en se basant sur les articles 540 et 541 du Code de procédure pénale. ‘’Les deux citations ont violé la loi et il faut en tirer toutes les conséquences. Si le parquet dit qu’ils ont comparu, ils ne l’ont jamais fait’’, fulmine Me Kébé. Qui a également fait savoir que cette affaire est déjà pendante devant le juge d’instruction du premier cabinet Samba Sall, puisque la partie civile a déposé une plainte avec constitution, depuis le 2 juillet dernier.

Dans sa réplique, Me Baboucar Cissé a estimé que son confrère n’est pas habilité pour faire une telle requête puisque, non seulement il n’est pas conseil de Aliko Dangoté, mais il s’y ajoute que ce dernier n’a pas comparu. Alors, même son avocat n’a pas droit à la parole. ‘’Mon confère n'est pas constitué pour ces deux et, de ce fait, il ne peut pas soulever d'exception. Elle a été soulevée pour amuser la galerie’’, a fulminé Me Cissé, avant de s’évertuer à démonter les arguments de son confrère. ‘’On ne nous a apporté aucune preuve attestant que Dangoté et Roger résideraient à Lagos. Leur adresse n’est pas contestée, Dangoté n’a pas été cité à Lagos’’, a ajouté le conseil des parties civiles. Qui reste convaincu que les délais sont respectés, dans la mesure où ‘’si les adresses avaient été citées hors du Sénégal, alors on pourrait accepter ce retard ; mais elles ont été cités au Sénégal, le délai est bien respecté’’.

Fort de ces arguments, il a demandé aux juges de déclarer les exceptions irrecevables. Me Mbaye Dieng s’est inscrit dans la même logique que Me Cissé, en accusant la défense de vouloir retarder la procédure pour fuir le débat. ‘’Cet avocat ne défend ni Dangoté ni Roger qui est le directeur Général de ladite société, alors, il ne peut pas venir nous faire croire que Dangote ne fait pas d’affaires au Sénégal.

Ce n’est pas vrai ! Il a été cité à son bureau, c’est parce qu’il ne respecte pas la justice sénégalaise qu’il n’a pas comparu’’, a renchéri Me Dieng. L’avocat a ajouté que le Nigérian n’est pas cité en personne, mais comme le propriétaire de ladite société, tout en soulignant que, si les directeurs généraux commettent des fautes, on les poursuit sur leur siège social. Pour conclure, il a demandé que les exceptions ‘’qui ont été seulement soulevées comme divertissement soient rejetées’’.

Mais pour le substitut Senghor, Dangote est cité es qualité. Il a également fait savoir que les prévenus ont comparu à de différentes audiences et qu’une plainte avec constitution de partie civile figure parmi les pièces déposées. Après ces observations, il s’en est rapporté à la décision du tribunal.

Dans cette affaire, il y a deux citations. L’une concerne Al hadji Aliko Dangoté, Roger God Smith et Lucas Erick Haelterman. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, entrave aux droits d’association, participation aux assemblées, faux et usage, vol, escroquerie et complicité de ces faits. Dans la seconde citation, Roger Smith n’est pas concerné, mais plutôt une certaine Astou Mbacké. Les délits visés contre le PDG de Dangoté Industries Limited et président du Conseil d’administration de Dangoté Ciment Sénégal et ses collaborateurs sont l’association de malfaiteurs, le faux et l’usage de faux.   

FATOU SY

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