Publié le 16 Aug 2018 - 18:27
CHÔMAGE DES JEUNES, BOULIMIE FONCIERE, INSECURITE, PAUVRETE GALOPANTE…

Ces maux qui plombent le développement de Louga

 

La ville de Louga est en train de vivre une situation sans précédent. La politique politicienne a fini de prendre le dessus sur l’idéal politique dont le but est de faire avancer la cité. Les Lougatois dans leur grande majorité ne se retrouvent absolument pas sur la feuille de route tracée par les autorités municipales et politiques en général de la ville. Aujourd’hui, la situation des jeunes à Louga va de mal en pis. Le chômage continue de faire son chemin et s’accentue de jour en jour sans que les autorités à qui on a confié notre destin ne lèvent le petit doigt pour essayer de proposer des solutions afin d’y remédier.

Louga n’a pas d’usines de fabrication, ni de transformation pour absorber une partie des jeunes en chômage. Une partie non négligeable des jeunes n’a aucune formation pour oser espérer un lendemain meilleur. La promotion pour l’emploi des jeunes reste plus que jamais d’actualité. En outre, beaucoup de jeunes diplômés traînent dans les rues. L’équipe municipale en place, incapable et stérile en idées, n’a même pas pu une seule fois organiser un atelier d’information et de partage sur les opportunités du marché pour les initier aux techniques modernes de recherche d’emploi.

Une situation qui a pour corollaire une pauvreté galopante a installé bon nombre d’entre eux dans l’oisiveté et le désespoir. Dans cette même perspective, la situation des femmes se dégrade de plus en plus. Ces politiciens qui n’ont pas de projets fiables et prometteurs pour ces braves femmes se contentent de les réduire au simple statut de vendeuses en les entraînant dans un système pernicieux et lucratif qui ne dit pas son nom. Pourtant, il est possible de les regrouper en nombres restreints et former dans des domaines précis du développement comme par exemple la transformation des produits agricoles, laitiers, halieutiques etc., afin de leur garantir un travail pérenne et générateur de revenus.

Hélas ! Il n’y a aucune initiative ou projet fiable provenant de l’équipe municipale dirigeante pour améliorer le vécu des citoyens. Au rayon des goulots d’étranglement, force est de souligner la boulimie foncière insatiable. Presque tous les espaces conçus pour les jeunes ou pour des jeux et loisirs sont découpés en morceaux au profit d’une minorité. Pire, l’insécurité est un énorme problème aujourd’hui. Les agressions, vols de bétails etc. sont désormais du quotidien des Lougatois. Cette malheureuse réalité qui détermine la localité n’aurait pas droit de cité, si les intellectuels et personnes ressources capables de définir des plans d’action pour remédier aux problèmes des populations du Ndiambour n’étaient pas écartés de la sphère politique, voire des centres de décisions.

L’autorité municipale en charge du développement de la ville est certes animée par une solide volonté de hisser la localité au rang des grandes villes enviées des grands pays du Nord. Elle développe d’intéressantes idées et se décarcasse pour obtenir les moyens de leur financement. Cependant, son talon d’Achille est à rechercher dans la ressource humaine avec laquelle elle compte atteindre ses objectifs. En effet, le maire de la ville se trouve entouré de personnes dépourvues de qualifications dans les domaines pertinents du développement (finances, économie, gestion, assainissement, politiques de sécurité, d’éducation etc.). Leur faible niveau de formation et le non-renforcement de leurs faibles capacités font que ces derniers demeurent incapables de faire un diagnostic objectif des problèmes auxquels la population est confrontée, encore moins de mettre en place des stratégies de développement local et de définir des plans d’action efficaces et efficients pour leur réalisation.

Il est plus que jamais nécessaire et urgent de tenir des assises régionales ou locales avec toutes les forces vives du terroir (politiques, autorités déconcentrées et décentralisées, sociétés civiles, activistes, partenaires au développement) pour une solution idoine et définitive des problèmes de toute la région de Louga en général.

Frère et Sœurs lougatois, intellectuels (francophones et arabisants) natifs de la région, porteurs d’idées novatrices et boosters de développement, unissons-nous, constituons-nous en sentinelle pour barrer la route à ces politiciens et à tous ceux qui vivent de la ville de Louga au lieu de la faire vivre et redonner à notre cher terroir son lustre d’antan.

Adama Diop (Professeur et Responsable Politique de l’Apr à Louga)

 

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