Publié le 30 Aug 2018 - 20:37
COOPERATION ECONOMIQUE

L’Inde décline ses ambitions africaines

 

L’Afrique est aujourd’hui au centre des politiques extérieures des pays émergents d’Asie. L’Inde qui ne veut pas être en retard exprime sa volonté de se faire une place de choix.

 

‘’L’Inde travaillera avec vous et pour vous. Notre partenariat construira des instruments ou une autonomisation en Afrique. Nous serons solidaires de vos efforts, dans la transparence, dans le respect et sur le principe de l’égalité. Nous parlerons avec vous et pour vous.’’ Ces mots sont du Premier ministre de l’Inde, Narendra Modirepris, par le biais de son ambassadeur au Sénégal, Rajeev Kumar. C’était lors du panel organisé le 29 août au West african research center (WARC).

Le thème traitait des ‘’relations entre l’Inde et l’Afrique’’, et des 10 principes généraux de l’engagement de cette puissance asiatique vers le continent noir. Il a été question des relations politiques, économiques et culturelles entre les deux parties. Il fait suite au discours du Premier ministre indien au Parlement d’Ouganda, lors de sa visite officielle le 25 juillet 2018. L’Afrique est devenue depuis plus d’une décennie la destination des pays émergents d’Asie, à l’instar de l’Inde et de la Chine. Le pays de Gandhi veut œuvrer pour une coopération gagnant-gagnant. Une relation que Rajeev Kumar justifie par plusieurs aspects qui relient directement ces deux entités. L’ambassadeur a, par ailleurs, procédé à une lecture des dix principes qui vont fonder ce partenariat.

‘’L’histoire de la lutte pour la liberté de l’Inde est étroitement liée à l’Afrique. C’est une quête universelle pour la dignité, la légalité et l’opportunité pour chaque humain’’, argue-t-il. Il propose une coopération juste et équitable. Il estime que l’Afrique et l’Inde sont dans la même trajectoire. ‘’Nous requérons un accès juste et équitable aux marchés et aux ressources. Ensemble, nous nous sommes battus pour faire du développement la fondation du commerce internationale.’’

Une présentation que ne partage pas l’un des panelistes, professeur d’études africaines au département d’anglais de l’Université Cheikh Anta Diop. Dr Saliou Dionne a porté un regard critique sur ces relations. ‘’Est-ce que ce n’est pas une nouvelle forme de colonisation et d’exploitation du continent africain ?’’ s’interroge-t-il. Même préoccupation de la part du Recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ibrahima Thioub estime que la coopération ne doit pas être ‘’une coopération de type ancienne ou coloniale’’.

En guise de réponse, M. Kumar a fait un bilan de ce qui a été fait jusque-là en Afrique. ‘’Notre partenariat de développement inclut actuellement l’implantation de 180 lignes de crédit d’une valeur environ de 11 milliards USD sur 40 pays africains. Lors du dernier sommet du Forum Inde-Afrique, nous avions une ligne de crédit concessionnel de 10 milliards de dollars américains et 600 millions de dollars d’aide sous forme de dons ’’ rapporte-t-il.

Selon lui, le partenariat pour le développement entre l’Inde et l’Afrique se décline sous forme de renforcement des capacités et de formation, de dons ou de crédits à des taux préférentiels. L’assistance composé en majorité de chercheurs n’a pas manqué de réagir sur la question. Le débat a tourné autour du développement de l’Afrique et un regard critique sur la gestion des ressources en Afrique. Mais aussi l’intérêt d’une coopération bénéfique aussi bien pour l’Inde que pour l’Afrique.

CHEIKH TIDIANE NDIAYE (STAGIAIRE)

 

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