Publié le 3 Sep 2018 - 17:51
INONDATIONS A TOUBA

L’Etat cherche à limiter les dégâts

 

Après la pluie, le sale temps à Touba et des dégâts matériels importants. Les 81,5 mm qui sont tombés dans la cité religieuse ont causé des désagréments dans certains quartiers de la ville, avec des populations qui ont dormi à la belle étoile. Le directeur général de l’Office national de l’assainissement est allé constater les dégâts et annoncer les solutions préconisées par l’Etat.

 

Idrissa Tall, coordonnateur du Projet de construction des logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles, était, vendredi dernier, l’hôte de Touba. Il était venu s’enquérir des dégâts causés par les précipitations tombées la veille aux quartiers Darou Manane, Ndamatou, Keur Niang, Guédé et Darou Féto. Après avoir constaté de visu l’étendue des préjudices, il a échangé avec les chefs de quartier et les populations riveraines, entre autres, victimes de l’envahissement des eaux. Dans l’immédiat, il faut ‘’deux motopompes d’une capacité de 400 Kva et deux motopompes de 80 Kva, entre autres moyens logistiques qui vont suivre, pour permettre aux sapeurs-pompiers d’être plus opérationnels’’. Car ‘’la seule solution, en l’absence de réseau de drainage et de déversoir, c’est l’utilisation des camions hydro-cureurs’’, poursuit-il.

Toutefois, il fait une précision : ‘’Il est préférable, dit-il, de les utiliser en fin d’hivernage, parce que budgétivores. C’est pourquoi nous n’allons pas abuser dans l’utilisation de ces camions. Mais nous allons tout faire pour débarrasser Touba de ces eaux, car le grand Magal pointe à l’horizon et il nous faut, bien avant l’événement, faire en sorte qu’il n’y ait plus d’eau stagnante à Touba.’’ 

De son périple dans ces quartiers sinistrés, il a fait un autre constat : ‘’Il y a beaucoup de sites où il y a une absence de réseau d’assainissement et de déversoir. C’est la raison pour laquelle il importe de construire de très grands bassins, avec des exutoires hors de la ville, à l’image de la station de pompage de l’Onas de Keur Niang dont le dédoublement de sa capacité a grandement contribué à résorber la situation.’’ Parce que, ajoute Idrissa Tall, ‘’la mission régalienne de l’Etat est de venir en aide aux populations et apporter des solutions à des situations du genre. Mais, pour le long terme, il faut nécessairement des réseaux, des déversoirs, des bassins un peu partout aux confins de la ville, pour résorber le problème’’.

Bougouma Sané, le représentant permanent de l’Onas à Touba, a profité de la visite pour communiquer sur le projet de dédoublement de la capacité du deuxième bassin de Darou Manane. ‘’Il est techniquement opérationnel à 100 %. Les conduites ont bien fonctionné. Le bassin a reçu une importante quantité d’eau de pluie’’, renseigne-t-il.

‘’Il faut un réseau d’assainissement des eaux usées pour Touba et Mbacké’’

Présent lors de cette visite, le sous-préfet de Ndame, Mansour Diallo, a fait un plaidoyer. ‘’Nous savons tous que Touba est en chantier. Le chef de l’Etat y réalise un important programme, à travers l’Onas. Nous avons rencontré le khalife général et la mairie à ce propos, pour l’assainissement de la ville sainte, parce qu’il y a un réseau d’assainissement des eaux de pluie. Mais il faut un réseau d’assainissement des eaux usées pour Touba et Mbacké, dans un proche avenir’’, dit-il.

Ensuite, comme les autres, il a insisté sur ‘’la démultiplication des bassins de rétention, à l’image du bassin de Keur Niang, dont le rôle important mérite une fois de plus d’être souligné, car sans ce bassin, dit-il, la situation serait inimaginable dans cette localité’’. Il milite aussi pour des exutoires hors de la ville pour déverser les eaux, dans les meilleurs délais. Et prie les populations de s’armer de patience. ‘’Nous sommes dans les dispositions pour apporter le soutien de l’Etat aux populations à qui nous demandons davantage de courage et de prendre leur mal en patience et savoir que les autorités de ce pays sont proches d’elles et sont promptes à réagir pour régler les difficultés’’.

En effet, les fortes précipitations de la nuit du 29 au 30 août à Touba et leurs désagréments ont poussé les populations à manifester leur colère. Elles qui devront attendre que les travaux lancés le 5 juin dernier, au quartier Keur Niang, soient achevés.  Et pourtant, au moment du lancement, le directeur général de l’Onas, Lassana Gagny Sakho, assurait que ‘’la durée des travaux pour ce projet qui vient d’être lancé, est fixée avant le début de l’hivernage. Ce qui est certain, c’est qu’avant le début de l’hivernage, nous allons finaliser les travaux d’assainissement. L’objectif, pour nous, cette année, c’est d’arriver à ne pas avoir de gros problèmes d’inondation. Mais il faut quand même préciser quelque chose : l’Etat fait des investissements très importants, mais le comportement des populations est également essentiel’’.

DJIBY YACINE GUEYE (TOUBA)

Section: