Publié le 10 Sep 2018 - 17:55
CAMPAGNE DE COLLECTE DE SIGNATURES

Une lutte à trois 

 

A Kolda, les partis politiques rivalisent d’ardeur. L’Apr vise 100 mille signatures. Le Pds a des ambitions plus modestes de mille signatures. Idem pour l’Ucs du maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé.

 

Dans une région pauvre comme Kolda, la collecte des signatures n’est pas une sinécure. Il faut convaincre et faire la cour à des chômeurs désespérés, des sinistrés, des paysans et autres populations qui tirent le diable par la queue. Parcourir des localités sombres sans eau, ni aménagement pour obtenir les signatures convoitées.

Bby, taire les querelles et éviter les doubles signatures

Au sein de Benno Bokk Yaakaar (Bby), la machine électorale a été mise en branle. Dès le mardi 4 septembre, les responsables politiques de la mouvance présidentielle, avec leurs alliés dirigés par le ministre-maire Abdoulaye Bibi Baldé, ont tenu un conclave au sortir duquel l’objectif d’avoir ‘’le maximum de parrains au-delà des objectifs assignés dans le département de Kolda’’ a été fixé. Pour y arriver, les responsables ont décidé d’enterrer ‘’la hache de guerre et de taire leurs intérêts crypto-personnels. Ceci pour collecter le maximum de signatures au profit de leur candidat’’. Selon Abdoulaye Bibi Baldé, ‘’vu les nombreuses réalisations faites dans la région, Kolda est prêt à soutenir et à cautionner la candidature du président de la République Macky Sall pour qu’il puisse obtenir son second mandat, le 24 février 2019 au premier tour’’. ‘’Bby se fixe un objectif d’obtenir 40 mille signatures», annonce-t-il.

Ainsi, pour y arriver, Bby compte former, dès ce lundi 10 septembre, mille collecteurs sur des méthodologies bien définies de collecte, initier le porte-à-porte pour sensibiliser et moissonner des signatures. Le maire de Kolda de faire cette mise en garde à ceux qui auront signé à deux reprises : ‘’Ils seront punis et sanctionnés par la loi du Code électoral. Car, en matière électoral, on ne peut pas faire n’importe quoi’’, prévient-il. ‘’Un électeur ne peut pas parrainer deux candidats. C’est de la tricherie et de la fraude. C’est pourquoi nous avons évoqué tous ces risques au cours de la rencontre, afin de bien outiller les responsables, les collecteurs, les militants et sympathisants’’, insiste-t-il.

Le Pds veut 500 signatures par commune

A Kolda, le Parti démocratique sénégalais (Pds) est historiquement fort. C’est pourquoi la confiance est de mise. ‘’Le Pds n’en fait pas une campagne, même si les responsables comptent rencontrer les militants et les sympathisants pour enrichir leurs fiches’’. Trouver 2 000 signatures par département est un jeu d’enfant pour eux. Ndiogou Dème, le secrétaire général départemental du Pds à Kolda, renseigne que leur responsable national sera à Kolda, cette semaine. ‘’Une occasion, dit-il, de convoquer tous les responsables afin de pouvoir discuter et échanger sur la question du parrainage’’. Leur formation politique compte utiliser les fiches des militants, militantes et sympathisants pour préparer les élections à venir. ‘’Nous avons lancé un défi de 2 000 signatures par département, tout en sachant que nous pouvons largement dépasser cela. Nous avons déjà appelé tous les responsables des 40 communes de la région de Kolda à collecter 500 signatures par commune. Déjà, nous sommes sur la bonne voie’’, rassure-t-il.

L’Ucs veut récolter plus de 10 mille signatures pour Baldé

Du côté de l’Union centriste du Sénégal (Ucs), le graal serait d’obtenir 10 mille signatures dans la région de Kolda. C’est pour ‘’consolider la candidature d’Abdoulaye Baldé à la présidentielle de 2019 par un parrainage conséquent’’, explique Richard Chabyhary, responsable local de l’Ucs à Kolda.

Tout confiant, il affirme ne pas se faire ‘’trop de souci pour que le parrainage d’Abdoulaye Baldé soit accepté en masse en Casamance qui est son fief’’.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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