Publié le 11 Sep 2018 - 12:29
RESPECT DES DROITS HUMAINS

Le Sénégal invité à la diligence et au concret 

 

La question du respect des Droits de l’homme se pose avec acuité, au Sénégal. Elle était au cœur de la session de formation en droit international des Droits de l’homme initiée, hier, par deux fondations. Cette séance coïncide avec les 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. 

 

A propos du respect des Droits de l’homme, le directeur de la fondation René Cassin, Sébastien Touze, estime que la tendance au Sénégal est positive, car il y a la volonté d’œuvrer en la matière. Mais, ajoute-t-il, cela doit se traduire par des résultats très concrets et rapides. ‘’Les autorités sénégalais se doivent de développer, dans un premier temps, un cadre juridique particulier propre à assurer une protection des citoyens, des travailleurs, de l’ensemble des acteurs économiques qui vont agir au sein de cette société. Egalement un mécanisme de responsabilité, parce qu’il faut avoir la possibilité de sanctionner les entreprises qui ne sont pas conformes aux règles’’, ajoute-t-il.

Rappelant que l’environnement est le même dans tous les pays, M. Touze préconise une propagation des idées et des valeurs à travers l’enseignement et la pratique pour mieux connaitre les Droits de l’homme et les défendre.

Hier, lors de la session de formation en droit international des Droits de l’homme à l’initiative des fondations René Cassin et Friedrich Naumann, le président du Comité sénégalais des Droits de l’homme, Me Pape Sène, est allé dans le même sens et rappelé que le pays a ratifié la quasi-totalité des conventions. Or, on constate un certain nombre de violations des droits humains sur le terrain.

La rencontre avait pour objet de renforcer la compréhension commune des différents défis soulevés par les systèmes de protection des Droits de l’homme ainsi que de développer un réseau solide entre les autorités étatiques et les défenseurs des Droits de l’homme permettant une application effective de ces droits. L’autre objectif est la promotion des Droits de l’homme dans le cadre des institutions judiciaires et administratives nationales.

Mais c’est loin d’être gagné, si l’on en croit Sébastien Touze. ‘’Nous sommes loin, dit-il, d’avoir un respect des Droits de l’homme. C’est un devoir, une ambition. On voit bien que plus de 180 pays couvrent la planète. Il faut progresser. En France, il y a beaucoup à faire sur ce sujet, dans l’entreprise’’, souligne-t-il.

 ‘’Des normes juridiquement contraignantes’’

Toujours à propos des entreprises, notamment étrangères, qui officient au Sénégal, l’ambassadeur de la France, Christophe Bigot, a rappelé qu’elles ont le devoir de respecter les législations nationales, les Droits de l’homme, c’est-à-dire le droit syndical, la protection sociale, le droit du travail et l’environnement. ‘’Elles commencent à prendre conscience, par souci de leur image vis-à-vis de leurs salariés, du gouvernement. C’est un travail qu’il faut construire’’, estime le diplomate. M. Bigot souhaite que la rencontre offre une base de débats et de réflexions pour faire avancer certains acquis. Il encourage à travailler davantage avec les entreprises multinationales et le secteur informel.

Il ressort de cette cession que beaucoup de pays souhaitent mettre sur pied des normes qui soient juridiquement contraignantes, qui fassent l’objet de décrets qui s’imposent aux entreprises. ‘’Il faut poursuivre la mission, en élaborant des outils. Il est mené dans l’Union européenne et en franco-allemand’’, enjoint Sébastien Touze.

AIDA DIENEé&

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